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Je ue veux pas entrer dans le détail de ce sujet; les tableaux que De
WiLuiiMAN donne dans son supplément du Prodrome (88), ot où il indique
d’une façon générale l’aire de dispersion des espèces en dehors des Dnles
Néerlandaises, rilluslrent assez. Ciiodat (9) a insisté à plus d’une reprise sur
le cosmo]iülilisme, ses causes et l’ohligaliou pour les algologues d’en lenir
compte dans une large mesure: »Les algues vertes inférieures, dil-il P. VI,
»et en particulier celles dont nous nous sommes occupés, sont uliiquislcs ¡lour
»autant qu’elles trouvent des conditions biologiques convenables” . El P. 2 :
»La composition de la flore chlorophycéenno d’eau douce ne vai’ie presque pas
»d’un continent à l’autre”. D s’arrête plus longuemenl aux causes du cosmopolilisme
dans le passage suivant (P. 72) que je tiens à citer intégralement
et qui me dispensera d’insister: »Les algues d’eau douce sont remarquahlcmenl
»adaptées à supporter les vaidalious de conditions d’existence les plus exccs-
»sives. La rapidité de leur évolution leur permet d’utiliser eu temps utile
»les condilions favorables à leur développement, . . . aussi les voyons-nous
■ peu dépendantes de la latitude. Un catalogue des algues d’eau douce du
»Kordofan, de Kerguelen, du Paraguay, des Etats-Unis, diffère peu de ce que
»serait celui des algues d’Europe. Les différences constatées dimiiiiient avec
»chaque nouvelle publication quant à ce qui concerne les algnès suhmor-
»gées . . . . Ce cosmopolilisme est un des faits les plus intéressants de l’algo-
»logie et doit mettre cn garde ceux qui seraient tentés d’excuser l’établissc-
»ment d’espèces critiques par des raisons de g é o g r a p h ie ....” .
Lem.iieiim.vns dit encore à ce sujet ( 3 2 , P. 144), dans son travail sur les
algues recollées par Volz: »Es geht daraus hervor, dass die Algenflora
»der tropischen und der europäischen Gewässer weit grössere Uebereinslim-
»mungen zeigt als man a priori vermuten sollte . . . . Offenbar sind die
»Lebensbedingungen für die niederen Organismen an vielen Stellen der Erdo-
»berfläche vollkommen gleich, so dass eine weitere Dilferenzierung der ein-
»zelnen Formen nicht eintreten konnte . . . . Dass die klimatischen Verhältnisse,
»vor allen Dingen höhere und niedere Temperaturen, aut die Geslallung der
• wasserbewohnenden Algen gar keinen oder nur einen sehr geringen Einfluss
»anszuüben vermögen, darf nicht Wunder nehmen, gibt es doch Formen,
»welche unverändert sowohl in kalten Gewässern als auch in hcissen Quellen
»gedeihen” .
L emmeeman.v donne ensuite, P. 146, une liste des espèces trouvées d’abord
aux Tropiques et rencontrées ensuite en Europe, et vice versa.
6. CARACTERE DES LOCALITES.
Examinons maintenant le caractère des stations oi'i nous avons eflectin''
des pêches et distinguons tout d’ahord parmi elles trois cati'-gories: les petits
bassins cimentés, les étangs d’étendue et de profondeur ¡ilus ou moins considérables,
enfin les sawahs très peu profonds
Dans ses éludes de biologie lacustre, condensiies dans son livre
sur les algues vertes, Ciiodat a nettement déterminé ce qu’il enlenil et
ce qu’il laut enlendrc par un lac, un étang, un marais, &c., avec les
dilférentcs flores de microorganisiiios qui les caractérisent. D n’est ¡las sans
intérêt, croyons-nous, de comparer les résultats de cet auteur avec ceux ([iie
nous avons obtenus, et d’étiidier à ce point de vue les différentes localités
que nous avons examinées.
Ciiodat constate tout d’ahord (8, 1897, P. 289) la ¡lauvreté des grands
lacs eu organismes verts, et l’abondance an contraire des Diatomées et des
Flagellées. Puis il étudie d’une façon générale les algues pélagiques de cerlains
lacs, pour lesquels il ne cite que 8 es|ièces habituelles d’Eucliloroiiliycécs
(P. 291): Boiryococctis Braunii, Sphaerocystis Schroeleri, Oocyslis laaisiris, Dacly-
lococms tacustris, Stichococcus lamstris. Il ajoute: «Nephrocylmm Aghardianum
»est surtout spécial au lac de Genève qui comprend eu outre parmi ses espèces
»pélagiques Raphidium Braunii, une Protococcoïdée gélifiée el six Cunjuguées
»dont cinq Desmidiées: Closterimn gracile, C. aciculare, Gonalosygon Brebissonii,
’‘Hyalolheca dissiliens, Mougeotia gracillima” .
Plus loin (P. 300), il insiste sur celte remarquable rareté des Desmidiées
dans les grands lacs, tandis qu’elles sonl si communes el si variées dans
cerlains petits lacs alpins, lacs d’un caractère lourheux, ou alimentés par un
émissaire qui a traversé uu marécage. Il faut donc distinguer avec soin ces lacs
à Desmidiées des vrais lacs ou des étangs. Ces derniers ¡leuvent héberger
une grande variété de Protococcoïdées ou même de Diatomées flottantes, mais
les Desmidiées ordinaires y sont rares ou fout complètement liéfaut. L’anteur
relève ensuite (P. 308) la grande abondance des Phaeophycéos (Diatomées et
Flagellées) rencontrées parmi les organismes pélagiiines, accompagnées fréquemment
à’Aiiabaena Flos-aquae et de quelques antres Cyanoiihycées, et il
conclut cette première partie eu disant que, par sa flore pélagique, le lac
de Genève se compose d’organismes donl Faire d’extension est énorme et i|iii
se retrouvent aussi dans d’autres conditions. Ce qui lui donne son cachet
particulier, c’est l ’exclusion des espèces très cominiines dans les eaux stagnantes
marécageuses.