cl dont le délail ressortira plus loin à propos do l’examen spécial des
espèces.
Avant toutes choses, il faut considérer, comme nous l’avons dit, l’cxtra-
ordinaire variation des jtlanics microscopiques d’eau douce: je ne veux pas
m’arrêter longuement à ce point que des auteurs plus autorisés ont traité en
détail. (Voir outre aiilrcs les puhlicatioiis de Ciioii-it et de ses élèves, qui onl
consacré toute une série d’élndes spéciales <à ce sujet; ces Iravaux sonl
résumés dans le livre des Algues vertcis de l.-i Suisse (9, P. VI el 31).
Les algologues ont démontré de façon définitive ([iic les algues vertes
unicellulaires peuvent présenlcr, selon les conditions auxiiiiellcs on les soumcl,
toutes sorics de variétés physiologiques: les diverses nourrilures, la lumière
plus ou moins intense, l’huinidili’“ plus ou moins forte, &c., sont aulant de
facteurs d’où résulteront îles formes Irès dilfi-renles du type, el souvcnl di-crites
sous d’autres noms spécifiques.
Il n’est pas nécessaire d’iiisisler davantage pour faire comprendre ([uc les
condilions de nutrilion el snrtoul de tempéralure rencontrées par les algues
dans les pays tropicaux, donneront naissance à des formes liien typiques; la
même e.spèce, qui se trouve en Europe et aux Indes Néerlandaises par exemple,
pourra, dans cette dernière région, être une variété fort distincte de la var.
typica des contrées tempérées.
Dans bien des cas la question se posera: s’agit-il de doux formes liiologiqiies
d’uiie même espèce? on bien est-il nécessaire de les considérer comme des
types spécifiquement différents? Et dans l’étal actuel de nos connaissances, il
sera impossible d’y répondre. Seules des cultures pures de ces algues, ensemencées
dans divers milieux, et qui seraient étudiées parallèlement à des cultures de
l’espèce d’Europe, éventuellement identique et ensemencée dans des conditions
comparables, permettraient d’élucider définitivement ce point. Nous n’en sommes
pas encore là malheureusement et, pour le moment, force sera de faire de
nombreuses variétés tropicales ou de créer des espèces provisoires.
En terminant ce chapitre, je liens encore à transcrire les indications de Ciion.vr
sur la nécessité de faire des cultures: il dit dans son livre sur les Algues
vertes (9, P. VI): »Ces plantes sc prêtent admirahlcment à rexpérimentation.
»En cultures pures, elles se laissent miiUiplier à volonté. La valeur spécifique
»des nombreuses formes signalées pourra être ainsi vérifiée, le cycle évolutif
»et le polymorphisme excessif de certaines espèces ramené à des causes connues,
»enfin les particularités biologiques, si saillantes chez beaucoup de Protocoe-
• cacées, faire l’objet d’expérimentations” . Et encore, P. 3: »L’algologic actuelle
»devra s’inspirer des méthodes en honneur en mycologie et en bactériologie.
»La délimitation scientifique des espèces ne deviendra possible (¡ue par l’enqiloi
»de cultures pures dans des conditions variées” .
Si je cite tout au long ces opinions, c’est assez dire que je les partage
pleinement et que je m’appli(juerai sans délai à les mettre en pratique en
etlectuant à mou tour les cultures nécessaires à résoudre tant de problèmes
encore obscurs.
4. ADAPTATIONS.
Nous nous arrêterons uu jieu plus longuement à cette intéressante (¡iies-
tion. Tous les auteurs qui se sont occupés de l’étude des Protococcacées et
des Didymioïdées onl été frappés par les curieuses dispositions de leurs
^ cellules, les étranges piquants, les pointes, les crochets dont sont souvent
ornées leurs membranes, leurs formes en apparence si anormales. Lii.nMERMA.\s
dans sons ouvrage déjà cité sur les Algues récoltées par M. le D f Volz (32,
P. 143 et 145), relève eu particulier la richesse des formes el leur bizarrerie
chez les algues unicellulaires Iropicales. ,1’ai pu me convaincre à mon tour,
et nous en verrons la preuve dans la discussion systématique el morphologique
qui iera l’objet de la pai'tie spéciale de ce travail, que les Protococcacées et
surtout les Desmidiacées présentent les formes de cellules les plus étranges,
les dispositions les plus curieuses et les ornements les plus variés. On a
conclu de l’examen de ces diverses formations que, sans aucun doute, elles
sont nécessitées par les conditions dans lesquelles vivent ces plantes microscopiques.
Ces organismes doivent éviter à tout prix de couler au fond de l’eau, où
ils seraient privés de la lumière nécessaire. On a généralement admis (¡ne
toutes ces pai'ticularités des microphytes planctoniens avaient pour but d’augmenter
leur surface par rapport à leur volume et de favoriser ainsi la flottaison.
Ciiodat a résumé (9, P. 95) les idées qu’il avait émises bien souvent à
ce sujet, et il distingue deux sortes de types adaptés à la flottaison: les
gélifiés et les non gélifiés; e l parmi les premiers, les formes bacillaires, rayonnantes,
sphériques, tabulaires ou lenticulaires; parmi les seconds, les formes
bacillaires plus ou moins longues, aciculaires, rayoïmaiites (cellules munies de
prolongements rayonnants ou cellules agrégées rayonnantes), sphériques (isolées
ou agrégées), tabulaires (isolées ou agrégées en tailles continues ou réticulées),
en séries linéaires droites ou spiralées.