PARTIE GENERALE.
I. HISTORIQUE.
Jetons tout d’aliord un coup d’ocil sur l ’état actuel de la question el sur
la liIWiogi'apliie sc rapportaut aux organismes microscopiques des eaux douces
tropicales.
Les microorganismes des Indes Néerlandaises n’ont pas depuis fort longtemps
attiré l’attention des liotanistcs. En 1866, G. von Martens ( 3 4 ) cite
surtout des algues mai'iues el quelques algues d’eau douce parmi lesquelles,
sauf de très rai-es exceptions, aucune iie se rapporte aux groupes qui nous
intéressent.
Le premier travail important sur le sujet a été publié par N ordstedt ( 4 2 ;
en 1880: cet auteur n’eut pas uii matériel d’étude bien favorable: il examina
les algues qui pouvaient sc rencontrer parmi les organes submergés des plantes
aquatiques de l’Herbier de Leyde. Malgré les grandes diflicultés présentées
par uu travail effectué dans de semblables conditions, N oriistedt publia un
certain nombre de formes intéressantes, notamment parmi les Desmidiécs
unicellulaires.
En 1895, Môiiius ( 3 7 ) , étudiant les algues récoltées pai' le Db Benecke
dans les environs de Klateii et de Semarang (Java), décrit un petit nombre de
uouvellcs formes ou de types uou encore cités aux Indes Néerlandaises, et il
donne une liste des espèces connues jusqu’alors pour ces contrées. 11 ajoute
cependant (P. 153): »Leider kann ich nicht glauben mit dieser Liste alle von
»Java bekannten Algen anfgezählt zu haben, doch dürfte damit wohl iler
»Anfang für eine Darstellung der javanischen Algenflora gegeben sein
»und zugleich also ein Beitrag zur Kenntniss der Verbrciftmg der Algen
»iihcrbaupt” .
Les publications de De W ild e .m a n ( 8 5 , 8 6 , 8 8 , 8 9 ) , pai'ues en 1897, 1899
et 1900, sont le premier monument iinportanl et complet où se tronveni
réunies, outre un grand nombre d’espèces et de variétés nouvelles, ou de formes
non encore citées pour Java, toutes les indicalioiis liibliograpliiques imporlanics
relatives à l’algologie des Indes Néerlandaises, tous les types connus jusqu’alors.
en un mot tous les rcnseignomculs nécessaires <à quiconque vimt enlre]»rendre
des recherches dans cette voie. .Mallieureusemeul, M. De Wiedeji.vn n’esl pas
venu lui-méme à Java; il a dù se conteiiter ilu riche matiTiel lixé rap|iorlé
par .M.vssart, CmuTBUu et Moeller; dans ces condilions, les algues iiiariiics,
aériennes, filamenteuses, les Diatomées et d’aiilres, faciles à conserver en l)on
élal, sont traitées de façon aussi complète que possible, landis ([iie les groupes
de microorganismes plus délicats ([ui nous intéresseni, (les Desiiiiiliées et siirloul
les Eucbloropliycées imiceliulaires), sont loin d’ètre décrils de façon aussi
définitive.
Ilâtous-uous de dire que cet auteur n’a jamais prétendu avoir fail oeuvre
parfaite; bien au contraire, dans sa »Flore algologiqiu! de Buiteiizoï-g” ( 8 9 ) ,
qu’il intitule trop modestement un »Essai”, il définit neltemcnt les liiiiiles de
son étude; il dit page V: »11 no peut être queslion, dans l’étal aciuel di- nos
»coimaissances sur la disiiersion des Algues de Java, d’en rédiger une Dore
»complète, il faudra, nous en sommes ])ersiiadé, que le travail ijin; nous
»publions ici soit souvent remanié et même complètement relondu . . . .”
L’anteur monire ensuite (P. VI) combien l’algologie a été négligée dans les
Indes Néerlandaises et que, parmi les algues récoltées »ce sont les Diatomées
»qui acluellemenl l’emportent en nombre sur les autres groupes; celte supi‘-
»riorilé sc comprend aisément, il est facile de les r éco lter . . . . point n’est
»besoin de préparation spéciale. . . . Quant aux algues d’eau ilouce, elles demandent
»plus de soins, aussi letir nombro (!st-il do loîaucoup plus restreint. G’iisl
»dans ce groupe que les botanistes résidant à Java auront parliculièriîmeut à
»glaner” . D(.\jà dans scs »Observations . , . ( 8 5 ) publiées dans les Annales
de Biiiteiizorg et qui soul une sorte d’introduction au travail plus complet de
la » F l o r e . . . . ” , l’auteur disait, page 32: «Les récoltes de ,M. .M.vss.vrt nous
»ont donné l’occasion d’oiiserver bien des choses nouvelles et nous onl fait
»entrevoir une llore exirêmemeul ricfie et varice; cependant liien peu
»de points ilu territoire javanais ont été explorés, car M. Massart ne s’est
»pas graudemeul éloigné. île liuitenzorg, où il y avait d’ailleurs une ample
»moisson à faire” .
Nous avons vu plus baul combien sont jtistes ces observations el je me
suis halo de suivre roxcclleut conseil ainsi donné par .M. De Wildema.n. Nous
verrous ]iar la suite que le Iravail de cet auteur, base excellente, incomplète
à coup sùr, mais nécessaire à toute étude ultérieure des algues triqiicales,
■s’adapte absolimieift au cadre qu’il s’élail Iracé et à rintention définie par .M.
le Drofesseur ïreub dans les ligues |iar lesquelles il a présenté au pulilic la
»Flore de liuitenzorg” ( 7 2 ) : »La détermination, dit-il, des plantes récoltées . . . .