Dans les fascicules suivants. (8, 1898) raïUcur revient sur cette question
el précise sa pensée. Il rite tout il’aliord (P. 50) la classilicalion des étendues
d eau établie par Forbi. dans son livre »Le Léman” : l'n lac est une masse
dan stagnante réunie dans une dépression du sol sans conlinuité avec la mer;
un lac liroprenient dit a uik! grande profondeur, un étang est un lac de faible
prolondeiir, un marais est un étang d’assez faible profondeur pour qu’il soit
envahi ¡lar la végélalion de piaules enracinées donl les liges s’élèvenl dans
l’air (Roseaux, Typha, k c .). Mais, dit Chod.vt, il importe de délimiter encore
pins exactement ces catégories, et il propose de considérer comme limite
minimale pour un lac celle où cesse la végétation macrophyte, c’est à dire
environ 50 mètres. Les masses d’eau stagnante ([iii n’alteindraieni pas cette
prolonileuv seraient des laes-élangs (1 5—30 m.), on des étangs. Nous voyons
en outre, au cours du Iravail, iju’il distingue encore les marécages (avec les
caractères indiqués par F orel) , les tourbières, riches en substances organiques
dissoutes, enfin les mares de tontes sorti's, comprenanl. les fossés, les fontaines,
les pelits bassins où l’eau peut ne se trouver (|ue de façon temporaire.
Quant à la llore planctonique, il mainlieni (P. 51) le nom de pélagique, pour
celle qui habite les vrais lacs ou les régions des vrais lacs qui sont profondes,
et il réserve le nom de linmélique à la flore suspendue dos étangs. Il rappelle
toutefois que la région littorale d’un lac sera généralement limnéliqne,
mais pourra être pélagique si la déclivité est forle.
Par définition (P. 54), le plancton est l’ensemble des êtres llotlaut on
nageant passivement dans l’eau et qui sonl mis cn mouvemeni par le jeu du
vent et des vagues, par conséquent tous les Protistes végélaux qui ue vivent •
jamais fixés, on qui ont leur ¡iliase végétative pri-pondérante à l ’état flottant.
Il est parfaitement évident que les organismes flottants ou nageants des
marécages et des tourbières doivent, ¡jar définition, rcnlrer dans le plancton.
El ces diverses catégories de pièces d’eau pourronl être nellement caractérisées
par- leurs flores planctoniques respeclives.
Il y aura sans doute des circonstances qui cmpêchcroni des limites très
définies. Ainsi un grand lac possédant une flore limnétiqne littorale, on
pourra Irouver dans les zones pélagiques des éléments limnétiquos arrachés
aux rives par les mouvements de l’eau : de même si l’émissaire traverse
un marais, il pourra contaminer d’éléments liimiéliques la pureté de la
flore pélagi((uc. Cependant, on peut établir dans leurs grandes ligues nue
distinclion de ces catégories, an point de vue du plancton: les lacs sont
caractérisés (P. 155) par Ceralium hirundindla et d’autres Péridiniées, par
divers Dinobrymi, Sphaerocystis Schroeleri, Bolryococcus Braunii, Fragitaria crolonensis,
Asterionella gracillima qui soul les organismes pélagiiiues par excellence,
puis par d’autres (¡ni soul, moins typiques. Les lacs moins profonds (les
lacs-étangs) ont davanlage de Protococcacées, de Vijlvueacées et diverses Cyanophycées.
Les étangs sont caractérisés jiar de nombreuses Protoeoccaeées et
Diatomées, parfois par des Volcocacées; les Desmidiées y sonl rares on font
complètement défaut. Dans les petits étangs d’eau limpide, riche en substances
nutritives dissoutes, sc développe une flore souvent très abondante d’Eiicliloro-
pbycées qui, en effet, préfèrent en général ces conditions. Les marécages
conliennent un grand nomlire de Protococcacées et de Desmidiacées, ces dernières
abondantes surtout dans les marécages de caractère tourlieux. Enlin les
ba.ssins plus petits, les fontaines, les flaques, les fossés, les marcs de loules
sorles, où l’eau sonvenl est riche en substances putrides, seront caractérisés
par des Aolvocacées et surtout par de nombreuses Euglénacées.
Il est évident que ces catégories ne sont pas strictes, et (¡ne, si le niveau
do l’eau augmente dans une mare par exemple, la flore planclonii[uc jiourra
lircndrc lemporairement le caractère limnétiqne ou même pélagique. D’autre
part, certains organismes se soumettront à toutes les circonstances et se rencontreront
dans les fossés, les tourliièros, les étangs, aussi liien (¡ne dans les lacs.
Voyons maintenanl quelles conclusions tirer do ces données de C iiodat
au point de vue qui intéresse plus directement les stations ijnc nous avons
examinées; nous verrons ipie ces oliservalions, faites pour les étendues d’eau
douce des régions tempérées, sonl iileinemenl confirmées jiar les remarques
faites dans les pays tropicaux.
Nos petits liassins cimentés par exemple (¡ni, par leur superficie, renlreul dans
la catégorie des mares de peu d’importance, sont souvent presque vides dans
la saison sèche, souvent au contraire remplis d’eau limpide pendant la saison
des pluies. Rien d’élomiant, par consé([ueut, à ce qu’ils offrent à la fois le
caractère de mares, avec Euglena, Chlamydomonas, Pandorina, el le caractère
d’étangs avec nombreuses Protococcacées. -La richesse de cette eau en substances
nutritives dissoutes fail comprendre raboudance énorme des Chloro-
phycécs. Comme elle est dépourvue de matières tourbeuses, on conçoit sans
peine qu’elle ne puisse héberger de nombreuses espèces de Desmidiées.
La flore des petits étangs du .fardin botanique sera de nature nettement
lminéti([ue ou même, ¡irès des rives, marécageuse. Qmdqncfois cependant elle
pourra devenir localement et temporairement pélagique. Ain.si quand ces élangs
sont couverts de Ceralium hinmdinella et de Pendinium.
Quant aux sawahs, leur très faible profondeur, leurs macruiihi lcs enracinés
dont les tiges émergent, tout les caractérise comme marécages; mais ce sont