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AVANT-PROPOS.
Le célèbre Latreille, en me chargeant de le remplacer dans la
publication des animaux articulés du Voyage autour du monde
fkit par la corvette de S. M. la Coquille, m’avait imposé une
tâche dont je ne m’étais pas dissimulé les difficultés. Pour la
remplir convenablement, je résolus d’apporter à cette rédaction
les soins les plus scrupuleux, espérant ainsi répondre à
l’attente d’un savant que la mort a depuis enlevé à la France,
dont il était une des gloires. D’ailleurs j ’avais aussi à coeur de
répondre à la confiance dont MM. Duperrey et d’U rville
m’avaient honoré, en m’associant à leur collaboration, et je
résolus de suivre, autant qu’il était en moi, les traces du
premier de ces voyageurs, en donnant à mon travail toute la
perfection et l’in té rk scientifique nécessaires, pour qu’il ne
demeurât pas au-dessous du grand monument scientillque et
national auquel il devait se rattacher.
Afin d’arriver à ce résultat, j ’ai dû me livrer à de longues et
pénibles recherches; je me suis vu réduit à braver le reproche
de lenteur qu’on m’adressait, dans la conscience que cette prétendue
lenteur imprimerait un cachet plus durable à mon travail.
Maintes fois M, Arthus Bertrand, éditeur de cette vaste et somptueuse
publication, s’est plaint de ce q u il appelait peut-être
ma paresse, en me faisant sentir le tort que devait faire au
Voyage de la Coquille, celui AeXAstrolabe, publié si hâtivement.
Mais pouvais-je sacrifier, malgré mon amitié pour 1 éditeur, 1 intérêt
de la science à celui de f entreprise considérée sous le point
de vue commercial? Fort heureusement je trouvai dans M. Ar