La charpente solide des vélelles se trouve formée de deux
feuillets extrêmement minces et intimement soudés l’un à l’autre.
Cette sorte de squelette affecte aussi deux systèmes opposés
par leur direction ; l’un est horizontal et se présente sous l’aspect
d’une lame convexe en dessus, concave en dessous, qui
semble être le résultat de la soudure de quatre fragments unis
par des bords taillés en biseaux; l’ajustement de ces quatre
pièces donue naissance à quatre rainures ou à deux seulement,
l’une longeant obliquement de gauche à droite ou de droite à
gauche et dans toute la longueur, cette lame horizontale;
l’autre coupant la première à angle plus ou moins a igu , est
beaucoup plus courte qu’elle, puisqu’elle ue s’étend que dans
le sens transversal. La deuxième lame est verticale, son bord
inférieur occupe le sillon de la grande rainure, et le supérieur,
qui est libre, est ordinairement arrondi; cette lame, qu’on
nomme crête ou voile, est le résultat de deux feuillets très-
minces, très-diaphanes, d’un nacré brillant, qui sout appliqués
l’un sur l ’autre. Coupé en segment de sphère à son bord lib re ,
cette crête présente dans sa partie moyenne une pièce cunéiforme
plus large au sommet, qui y est enclavée. La forme du bord
supérieur de cette pièce, omise dans une foule de figures, varie
depuis l’angle pointu , la coupe rectiligne jusqu’à la forme
écbancrée ou concave. La partie inférieure de cette crête ver-
3 . R a d ackian a, Eschscholtz.
V e le lla oblonga, Cham. et Eys., pl. 3a, fig. 2 ; Radack.
4. Sandw id n a n a , Eschscholtz.
V elella lata, Cham. et Eys., pl. 32, fîg. 3.
V é le lle échancrée, Quoy et Gaim., Z o o l., pl. 86, fig. 9.
C. Inc ertoe sed is .
5 . V e le lla m u lica , Lamk., Medu sa v e le lla , Gm., P h y llid o c e , Brown. ! Jam. 387, pl. 48 , fig- *
[V . limbosa, Lamk.); Holothuria sp ira n s , Forsk. Eg., p. 104, pl. 26, fig. K-; En cy .
pl. 90, fig. I et 2.
ticale se trouve ajustée sur la pièce horizontale basale, au-
dessus du grand sillon dont la direction sénestre ou dextre
constitue, relativement à uue ligne droite qui couperait l’.a-
uimal par le milieu et dans son plus grand diamètre, un angle
d’au moins vingt-trois degrés. Les deux portions, soit verticale,
soit horizontale de cette sorte de squelette, présentent
une identité parfaite de construction. Chaque pièce, dans sou
ensemble, est formée par deux parois minces, parchemiuacées,
garnies en dedans de ressauts disposés en lignes, qui s’entrecroisent
de telle sorte, que les uns se dirigent dans le sens
longitudinal, et les autres daus le sens transversal ( f A et A ).
Ces ressauts sont eux-mêmes de petites lamelles creusées en
demi-canaux. Or, comme chaque pièce des deux parois offre
parfaitement la même symétrie, il en résulte que ces demi-canaux
, en s’ajustant par leurs bords libres, constituent des tubes
ou conduits entiers, hermétiquement fermés et dans lesquels
l’air c ircule , et c’est .a cet appareil fort simple que les vélelles
doivent de voguer sur la surface de la mer sans être submergées.
Très-certainement par un mécanisme qui nous est inconnu,
ces animaux peuvent chasser l’air contenu dans ces canaux et
se laisser couler à uue certaine profondeur jiour éviter les perturbations
dont les grains des tropiques frapperaient leur existence.
Ces tubes aérifères sont donc le moyen par lequel une
vélelle augmente ou diminue sa pesanteur spécifique.
Uue membrane cellulaire assez épaisse enveloppe et déborde
le système horizontal de la charpente eu dessus comme eu
dessous. Un épiderme pellucide éminemment nacré et très-
brillant revêt seul le système vertical ou la crête. En dessous
de la lame horizontale sont logés tous les viscères; d’abord
dans la rainure profonde et oblique qui traverse tout le grand
diamètre de sa face inférieure est logé l’appareil digestif ( f B.),
qui se compose d’un tube ventru et d’uue bouche au centre
Voyage de la Coquille. — Z.T om .I I , Part. II. 2® Div. -