i a 8 V O Y A G E A U T O U R D ü M O N D E .
O U plutôt simule un disque épais, renflé sur ses contours et à
peu ¡irès plane sur deux faces. C’est donc une méduse compacte,
toute charnue, sans bras, sans tentacules, sans boucbe,
sans ovaires apparents. Seulement au centre un cercle de vaisseaux
rayonnés se dessine sur la face supérieure, et tous partent
d’un vaisseau parfaitement circulaire qui les unit jiar la
base. Souvent on voit l’air ebeminer dans ces tubes, sous forme
el avec faspect de petits globules de mercure. Lorsrju’on sort ce
zoophyte de la mer, et qu’on essuie avec un linge fin sa surface
, ou le voit dégorger uue très-grande quantité d’eau par la
face inférieure, et sans qu’ou puisse reconnaître les ouvertures
et encore moins les déchirures par où elle s’écoule.
76. E U D O R E R O SA C E .
Eudora rosacea, I æ s s .
C’est le 17 octobre 1822 , sur les côtes de Sainte-Catherine
du Brésil, que nous rencontrâmes cette médusaire; complètement
hyaline, assez épaisse au milieu, bordée sur sa circonférence
d’une membrane mince, sinueuse , légèrement oblongue,
convexe et renflée en dessus, et concave en dessous. Un large
cercle de mamelons élevés forme un anneau très-marqué sur la
face dorsale.
77. E U D O R E D IS Q U E .
Eudora discoides, L e s s .
(P l. IX , fig. 3 , g. n.)
Cette méduse est prodigieusement abondante sur les côtes
du Pérou, aux attérages de Lima et de Payta. Elle sert de pâture
aux animaux marins qui pullulent dans ces mers, et surtout
à ce crustacé nommé Grimotée sociale (pl. III , fig. i )
Cette méduse est excessivement bombée sur ses deux faces, qui
sont épaisses, régulièrement convexes, très-rénittentes ou d’un
tissu solide. Son aspect est vitré ou blanc de cristal. Les surfaces
renflées sont lisses, puis s’amincissent successivement sur
les bords pour donner attache à une membrane entière un peu
épaissie, légèrement festonnée. La circonférence est à peu près
parfaitement ronde, et à peine dessine-t-elle 4 grands systèmes
de lobes qui festonnent et terminent la partie moyenne de la
méduse, lobes très-peu marqués, et qui disparaissent sur la
membrane annexée au pourtour.
D’un cercle qui envelopperait la partie renflée et médiane de
chaque face, partent très-serrés et régulièrement rayonnants,
les vaisseaux respiratoires sous forme de lignes ponctuées et
ciliées. Ces lignes aboutissent sur le rebord à un lacis très-fin
de petits vaisseaux qui occupent la marge du disque et son épaisseur.
La membrane du pourtour possède la même distribution
dans les vases aérifères. On ne reconnaît à cetle méduse aucune
cavité gastrique, ni ovaires, ui pores. Son aspect est celui d’uu
orbe qui serait muni d’une lame en carène sur la circonférence.
Sa consistance est ferme ; sa saveur jïarfaitemeiit identique
avec celle de l’eau salée. Fortement pressée dans un linge
elle se résolvait en eau , en laissant pour résidu la simple pellicule
membraneuse ou épidermique qui enveloppait le tissu cellulaire.
Chauffée, elle se résolvait entièrement en liquide.
L ’mdividu, figuré d’après notre dessin, avait 4 pouces 1/2 de
diamètre , mais il n’est pas rare d’en trouver de beaucoup
plus grands. Nous eu rencontrâmes des essaims nombreux le
9 mars 1828, et la plupart étaient à demi rongés par les morsures
des animaux marins.
Voyage de la Coquille. — Z. Tom. U , Part. II. 2* D î t .