V O Y A G E A U T O U R D U M O N D E ,
ture se trouve aboutir à un canal é tro it, filiforme, qui se dilate
en une cavité ohlongue, à l’extrémité de laquelle part le ruban
musculaire coloré en rouge carmin que l’on voit étendu en
cordon tortillé sur lui-méme, au milieu des deux pièces, et se
dirigeant de l ’une à l’autre. Or, ce chapelet est très-probablement
un tube digestif musculaire, car il n’est pas probable que
les dipbyes soient alimentées par les porcs seulement de la
surface et par une sorte d’imbibition , et dans la figure qu’en a
donnée M. de Chamisso, on voit même un canal zigzagué bien
marqué où viennent aboutir des ventouses liuccales. Suivant
cet auteur, les dipbyes se nourriraient donc, à la manière des
porpites, vélelles ou physales p a r la succion des matières animales.
Les cavités du [larenchyme agissent sur l’eau qui les
remplit, et leurs mouvements de contraction en chassant ce
liquide et en le pressant accélèrent la locomotion. La diphye jumelle
se soutient aussi à la surface de fe a u , à faide de l’air
qui remplit des cellules ovalaires placées à son sommet. Nous
la rencontrâmes fréquemment dans focéan Atlantique après
avoir doublé le cap de Bonue-Espéraiice, soit dans les mers des
Moluques, soit dans l’océan Indien, par 29 degrés de la t Sud
pt 92 de longitude orientale. Peut-être n’avons-nous pas su distinguer
dan! les individus que nous avons aperçus plusieurs
espèces qu’un examen comparatif aurait peut-être isolées.
3 i. P I.É T H O S O M E H Y A L IN .
Plethosoma cristaloides, L e s s .
(P f XTV,fîg. 2, g. n .)
A. A . , pièce inférieure; B. C. fragments latéraux dcsartieuiés.
Le genre Plcthosome peut être caractérisé aussi : zoophyte
agrégé, résultant d’nn grand nombre de pièces subcartilagilieuses,
diaphanes, rénittentes, diversiformes, soudées par des
faces régulièrement ajustées, et formant par leur réunion un
corps composé, cylindrique, atténué aux extrémités qui sont
obtusément arrondies, flottant librement, traversé au centre
par un canal allongé que remplit un tube museulaire, tortillé
sur lui-méme de distance en distance, ce qui imite des renflements
ou des noeuds, tube qui est évidemment le canal digest
i f Les pièces sont toutes plus épaisses à la partie qui doit être
extérieure, plus amincies â leur extrémité interne. Celles des
côtés, tantôt en petits cônes, tantôt en lames .(fig. B. C . ), celle
d’en bas ou d’enclavement pentagonale , conique , allongée
(fig. A . ), ayant une issue à sa terminaison, que ferme un
petit cône mobile (fig. A'), puis â cinq angles aigus en haut
pour supporter les pièces latérales qui viennent la recouvrir
en s’accrochant à ces éminences.
Les pièces diverses des plétbosomes ont sans aucun doute
servi à établir de petits groupes dans les diphyes. Ainsi les
genres pyramis d’O t to , et calpé de Quoy et Gaimard, sont évidemment
établis sur la pièce basale, composée elle-même d’un
long fragment et d’un petit. La facilité excessivement grande
avee laquelle leurs diverses pièces se désagrègent au premier
choc, rend compte de la difficulté qu’il y a d’observer avec
exactitude ces animaux. C’est même le hasard qui uous mit
sur la voie de leur texture, un jour qu’assis sur des récifs nous
dessinions des actinies. Un plétbosome passa près de nous, en
le saisissant avec un filet en g a ze , nous ue trouvâmes ]ilus au
fond de riiistrument que des fragments nombreux et de toute
forme. Avertis par cette première rencontre, nous étudiâmes
quelques autres plétbosomes , et tous se désagrégèrent de la
même manière en les touchant, et leurs pièces avaient constamment
les mêmes coupes et les mêmes surfaces à facette. Il reste
donc beaucoup à faire daus rexamen de cette curieuse et intéres-
Voyage de la Coquille. — Z. Tom. II, Partie I I . 2® Dtv. q