gnon et l’ami de Péron, pour une espèce de l’île de la Guadeloupe,
bieu voisine de celle que nous avons figurée, et que ce
voyageur a nommée corticifera glareola (Ac. de Phil., pl. 8,
fig. 6). Ce genre a les caractères suivants ; zoophytes agrégés,
fixes, composés d’une réunion plus ou moins nombreuse d’individus
à enveloppe coriace, soudés par les côtés et par la
base les uns aux autres et formant une agrégation commune
qni gazonne sur les récifs et s’accommode à leurs inégalités.
Corps cylindrique, parfois déformé par la pression, à disque
supérieur tronqué, à bouche petite, perforée dans une membrane
à stries rayonuées qu’entourent de petits tentacules très-
courts disi>osés en couronne, et bouche garnie sur ses côtés
de plissures étroites. Ce genre, ainsi que le dit avec juste raison
M. de Blainville, conduit aux astrées.
La corticifère agrégée est de la nature d’un cartilage solidifié,
et s’étend en couche épaisse de 6 à 8 lignes, sous forme
de tapis blanc-jaunàtre, sur la surface des coraux que les eaux
abandonnent quelques instants à marée basse. Cette couche
animalisée s’accommode aux aspérités des rochers inadréjio-
riqiies que les vagues brisent et triturent en déferlant sur les
jetées avancées qu’ils forment autour des iles de la mer du Sud.
Mais c’est surtout sur la barre à l’entrée de Borabora , dans
l’Archipel de la Société, que la corticifère couvre de ses zoo-
pbytes tenaces et robustes de vastes espaces. Le corps de chaque
individu est cou rt, cylindrique, intimement soudé par le pied
et les côtés avec celui de son voisin. Il est blanchâtre, intérieurement
vide â sa base, de sorte qu’en enlevant la partie supérieure
d’une partie des zoo|)by tes, il ne reste plus qu’une masse
de cellules solides, [¡arfaitement analogues â celles d’un gâteau
de miel, mais arrondies au Heu d’être anguleuses. Ces aréoles
sont toutefois remplies par un liquide a([ueux, très-âcre et corrosif,
et leurs rebords sont solidifiés par des piliers fibreux. Le
disque supérieur se compose donc d’une surface tronquée, ob-
arrondie, ayant une petite couronne simple de tentacules très-
courts, très-minces, au nombre de 12 à 18 , enveloppant uue
membrane perforée au milieu pour la bouche, qui est fendue
en ligne droite et bordée sur les côtés de petites fissures.
35. LAGÈNE A LÈVRES VERTES ■.
Lagena chlorostoma, L e s s .
Le genre Lagena aura pour caractères diagnostiques les suivants
: Corps cylindrique, unique, de forme de gourde de
pèlerin, ou ovale-oblong, charnu, mou, élargi à la base, souvent
fixé, pouvant être erratique, ou maintenu sur les branches
de coraux; bouche simple en fente, ouverte au sommet
qui est aminci, garnie sur son pourtour d’un petit rebord
membraneux festonné, sans aucuns tentacules.
La seule espèce de ce genre est une actinie longue de 10
lignes sur 5 de diamètre environ. Dilatée â l’extrémité inférieure,
et même renflée, elle se rétrécit au sommet et devient
conique. Sa surface extérieure est rousse, molle, couverte de
[>etites rangées de points rouge-foncé, bien qu’au toucher l’épiderme
paraisse lisse. La bouche, percée en fente tout-à-fait
au sommet, est étroite, bordée d’une membrane verte-émerau-
dine qui lui forme un petit rebord sinuolé.
Nous rencontrâmes ce zoophyte très-abondamment sur les
pâtés de corail recouverts par la m e r , près l’ile aux Mar-
‘ L e Z o o p h y te L a g è n e sem ble com p o sé d ’u n seul sa c s tom a c a l, tan dis q u e les
L lth a c t in ie s son t fo rm é e s d ’un g r a n d n om b re d e sacs s tom a c au x d e m êm e fo rm e
m a is ab o u tis sa n t à un e issue su b c en tra le e t com m u n e . C o n su lte z la d e s c r ip tio n qu e
n ous a v o n s d o n n é e d e c e d e rn ie r g e n r e , p l. 6 de no s I l lu s t r a t io n s d e Z o o lo g i e ,
a v e c une b e lle figu r e de ia L i th a c t in ia n o r a s -h jb e r n ic e q u e nous a v o n s d é c o u v e r te
à la N o u v e lle -I r lan d e .
Voyage de la Coquille. — Z. Tom. II. Partie II. 2® Div. , q