comme le seraient les plaques d’une pile voltaique, en supposant
cpi’au milieu des rondelles passât un fd de fer qui les réunirait
toutes. Ces disques trè.s-miiices sont très-irritables, sans
cesse eu mouvemeat. Il nous répugne de les regarder comme
des ovaires ou des gra|)pes reproductrices. Il nous [larait plus
naturel de les considérer comme analogues aux rayons braii-
cliiaux de quelques mollusques, ou comme jouant le rôle des
cils vibratoires de certains zoopliytes, de ceux notamment de
la famille des béroïdes. 11 est très - probable que la fonction
de cette sorte de pile pulmonaire est de décomposer l’eau ,
])Our fournir à l’aiiimal l’air nécessaire â l’excitabilité des tissus
, et par suite à l’entretien de la vie. Est-ce cet air resjn-
rable qui gonfle la vessie ? est-ce cet air qin ¡iressant feau con-
tenuesOLivcnt danscette vessie lorsque l’auimalveut abandonner
la surface de la mer, la chasse par l’ouverture terminale d’où la
soupape de sûreté éloigne tout corjis étranger ? Ou bien, l’eau
f(ue fréquemment nous avons vu rcmjilir les deux tiers de la
vessie, ne s était-elle introduite daus sou intérieur f|ue par
suite de fatigue musculaire, de malaise ou d’inertie dans les
soupapes .3 car les individus qui uous |)résentèrcnt uniformément
cette particularité étaient soumis depuis quelques jours â
la captivité dans des vases pleins d’eau de mer, renouvelée, il
est v r a i, mais uoii dans des proportions convenables à leur
existence, car ils ue tardèrent pas â mourir. Peut-être enfin
cette eau, qui filtre daus la vessie, devient-elle un lest nécessaire
pour (juela physale puisse vaincre la résistance epi’oppose
au li(|uide qui la supporte sa pesanteur S])écifique.
Il serait très-intéressaiit d’analyser chimiquement l’air cou-
tenu daus lavessie, et renfermé dans la membrane séreuse ipii
lui lorme une enveloppe imperméable? Est-ce de l’oxigène? A
ces questions, aujourd’luii sans solution, nous ajouterons que
cet air, quelle que so it sa nature, s’introduit dans les cellules de
la crête, les gonfle, et leur donne cette apparence de voile si
remarquable, et qui a fixé l’attention de tousles navigateurs:
crête qu’ils supposent avoir été donnée à la pbysalc, comme
une voile de vaisseau, [jour se tendre au vent et permettre à
l’animal d’évoluer à la manière des navires. Il est bien certain
que cette crête a pour principal but d’accroître la légèreté du
corps qu’elle surmonte, lorsque la meres t un peu houleuse,
et que, sans cela, arriveraient de nombreux cliaviremeiits, et ]>ar
suite interruption de fonctions. Il est certain aussi que, par les
beaux jours de calme des tropiques, cette crête, donnant prise
aux vents alisés, il doit en résulter accélération de progre.ssion
lorsque les phyalies , unies en troupes, s’abandonnent aux émigrations
de parages, qui paraissent toutefois n’avoir lieu que
sous des latitudes données et circonscrites, et sous l’inlluence
de certains courants.
Il nous reste à parler des moyens de défense ou d’industrie
qui furent donnés aux physales pour protéger ou entretenir
leur existence. Sous la portion moyeime du corps, et entouré
de suçoirs, est placé un organe |)yrifonne assez consistant,
c’est-à-dire, dilaté à sou attache, puis rétréci à sou extrémité,
le plus souvent coloré eu bleu vert, et qui' pourrait bien être
fanalogue du foie. Cet organe, de nature glanduleuse apparente,
sécrète une matière très-âcre, très-fugace et très-vénéneuse,
qui s’écoule dans de long canaux rubaiiés, minces, très-
contractiles, canaux multipliés jusqu’à vingt dans la grande
pliysale, tandis que toutes les autres espèces u’en ont qu'un
seul, ample, et proportiomiellement plus gros daus les petites
physalies. Ce réservoir de fluide hépatique se trouve donc
bordé à sa portion interne, [)uis terminé par un tube qui atteint
depuis dix jusqu’à trente pieds dans les grandes espcces.
Ces tubes, formés de doubles membranes musculenses, éminemment
contractiles, sont aussi composés d’anneaux dont