CHAPITRE XVII.
DESCRIPTION DE LA FAMILLE DES POLYPACTINIES.
Les zoophytes actiniformes, mous, ou munis d’un squelette
calcaire, à tentacules simples ou ramusculeux, bordant l’aire
buccale ou recouvrant le corps, nous conduisent sans saccades
aux polypes de la classe des zoophytaires de M. de Blainville,
à ceux dont l’enveloppe est charnue, coriace ou même calcaire,
et dont la boucbe est garnie de tentacules frangés sur les
bords, rétractiles comme ceux des actinies dans la partie supérieure
de l ’enveloppe externe ou dans le tube calcaire lorsqu’il
existe. Cette famille est donc le passage des actinies aux polypes
alcyons ou aux polypes multibrachidés et octobrachidés, dont
les bras sont simples et l’enveloppe aussi variable de formes
que de nature.
Les polypactinies sont créées sur le même type que les actinies,
avec cette différence que leurs animaux sont des polypes
de transition, aussi à ovaires internes; à tentacules pouvant se
cacher dans l’enveloppe partielle ou commune. Leur corps est
toujours cylindrique, arrondi, charnu ou coriace, et parfois
se trouve empaté dans des cellules calcaires, ainsi que cela se
volt dans les tubipores.
La première section , ou celle des polypactinies charnues, a
corps basai simple, à polypes nombreux, comprendra notre
genre actinantha, et celui de Lamarck, nommé anthelia, dont
nous possédons un portrait inédit de la figure type de Savigny
; Il est possible, cependant, que le genre anthelia reste distinct,
ainsi que le xenia de Savigny. I.a 2 ° section recevra les
lobulaires, lobularia; la 3' section, le genre ammothea 4 la 4’
enfin, notre ÿenre zoantha, pour exprimer sa grande analogie
de forme générale avec celui nommé zoanthus dans la famille
des actinies.
Les polypactinies jouissent d’une vive sensibilité, sous la
nappe d’eau qui les recouvre constamment. A la moindre agitation
, lors même qu’on en est encore à plusieurs pieds, et
meme à 2 ou 3 toises , on les voit se contracter assez v ivement,
et leurs polypes s’abriter de telle sorte, que le zoophyte simule
une masse coriace ou charnue, à la manière des actinies. Souvent
nous sommes restés des heures entières à les faire se contracter,
puis à attendre l’entier épanouissement de leurs tentacules
ordinairement bordés de 4 rangs de pinnules. Chaque
[îolype se contracte isolément ou s’épanouit seul ; et en s’ou-
vrant, les 8 tentacules s’allongent les uns après les autres. Ces
animaux sont d’une rare élégance snr les rochers de corail des
mers échauffées, où ils forment souvent de vastes pelouses de
la plus grande fraîcheur. Ils se tiennent principalement dans
les fonds des baies, sur des bancs où , à marée basse, il reste encore
I à 2 pieds d’eau. En les pressant, ils vomissent de feau
comme on l’observe aussi chez les actinies simples.
5i. ACTINANTHE BOUQUET.
Actinantha florida, L e s s .
(Pl. I , fig. 3 , g .n .)
Sai-i, dans la langue des naturels de l’île Waigiou.
Le genre actinantha est bien distinct de ceux qui composent
la famille des polypactinies. Iæ s polypes sont très-nombreux,