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cône solide à l’extrémité duquel s’ouvre la bouche. Ce cône
est d’un blanc lacté. Tout à l’entour, et sur toute la surface su-
[)érieure du disque, se pressent un grand nombre de paquets
de granules, portés snr un pédicelle, granules ou globules arrondis
, pressés à se toucher et formant comme une sorte de
grappe ou de houppe ; chaque grappe, mi-partie lactée, mi-partie
marron-foncé, touche sa voisine, et chaque globule est surmonté
tl’un petit crochet qui retient vivement tout ce qu’il
touche. La forme de ces petites grappes accrochantes rappelle
parfaitement et les tentacules buccaux de beaucoup d’holothuries
, et les petits corps spinescents qui hérissent l’épiderme des
iistulaircs. En fin, le pourtour du disque, sur son rebo rd ,
qui est d’ailleurs mince, est garni d’une rangée de palmettes
multifides, sortes de petits tentacules laciniés el colorés rouge-
marron. Ces tentacules sont placés à une faible distance les
uns des autres et d’une grande délicatesse.
Nous observâmes ce zoophyte en août iS îS , sur les récifs du
Port-Praslin â la Nouvelle-Irlande. 11 y est beaucoup plus rare
que f espèce suivante.
33. SARCOPHINANTHE A PAPILLES.
Sarcophinanthus papülosus, L e s s .
(Pl. V I II , fig. 2, 1/2 g. n.)
Sai-i, dans la langue des Papous de Waigiou.
C’est encore sur les récifs de l’ile aux Marteaux, dans le Port-
Praslin de la Nouvelle-Irlande, qu’en août 1828, nous étudiâmes
le zoophyte qui fait fobjet de cette description. Bien
que semblable par l’ensemble de ses caractères au précédent,
il s’en distingue cependant par une foule de particularités
, qui pourraient autoriser à en faire le type d’un petit
En effet, le sarcophinanthe pa])illeux, quoique dilaté aux
extrémités en deux disques, et enveloppé d’une peau coriace, a
le pôle supérieur à six lobes réguliers, et beaucoup plus petit
que le plateau basai. Puis le pourtour des lobes supérieurs
se trouve épaissi, arrondi, et couvert de verrues subglobuleuses,
tandis que toute la surface supérieure du disque est,
ainsi que le corps, recouverte de papilles épaisses.
Ce sarcophinanthe, peint demi-grandeur naturelle, forme
très-souvent sur les récifs de coraux que la mer n’abandonne
jamais (bien qu’il n’y ait sur eux que 12 à 18 pouces d’eau â
marée basse) des rosettes considérables. Le plus ordinairement
il a la taille de l’individu type de notre planche. Le disque basai
est assez épaté, puis il diminue de largeur, et le corps est
cylindracé, blanc-jaunâtre, e f couvert de papilles distantes,
par rangées assez régulières d’un fauve-clair. Le disque supérieur
est comme tronqué, dilaté, un peu sinuolé eu dessus,
â pourtour lobé, les lobes, au nombre de six, épais à leur milieu
, renflés , flexueux , couverts de petits grains miliaires,
globuleux. Ce pourtour est d’un blanc pur, tandis que la surface
supérieure du disque est d’un fauve-brunâtre avec quelques
taches blanchâtres, et les nombreuses papilles érectiles
qui le recouvrent sont brun-marron. La bouche est simple,
d’un blanc-neigeux, ouverte au bout d’un petit cône, ou
trompe, formé de 6 tentacules soudés.
34. CORTICIFÈRE AGRÉGÉE.
Corticifera aggregata, L e s s .
(Pl. VIII, fig. 3, g. n.)
Le genre corticifère a été établi par M. Lesueur, le coinpa