72. niANÉE CKREBRIEORME.
Dianea cerehriformis, L e s s .
(P l.X , 1/4 g .n . ) '
Nous rcucontrâmes cette méduse le 2S septembre 1822,
sous lequateur même dans l ’océan Atlantique. La température
était chaude, la mer très-belle, et nous nous trouvions alors
par 25 degrés de longitude occidentale.
L ’ombrelle de cetle espèce, au lieu d’étre en parasol comme
chez la plus grande partie des méduses, est au contraire creusée
an centre de manière à imiter un vase antique. Cette ombrelle
est donc concave supérieurement ou est infuiidibuli-
forme, se relevant sur les bords qui sont convexes, puis se
surbaissant pour se découper en festons, festons ou lobes qui
occupent ré|)aisseur d’une membrane circulaire étroite, et qui
sont eiix-mérnes découpés en quatre ou cinq festons plus petits.
Le parenchyme de l’ombrelle est sur toute sa surface, qui
est d’nn blanc mat, parsemé de stries rayonnantes d’un blanc
hyalin et rajiproehées par faisceaux de s ix , faisceaux séparés par
un intervalle assez grand. Ces stries n’occupent que le cercle de
la portion moyenne de l’ombrelle, et communiquent sur le
pourtour avec un vaisseau de même couleur qu’elles et qui les
réunit tontes. De chaque dentelure de la circonférence naissent
en dessous des festons membraneux, et en s’attachant sous le
vaisseau aérifère circulaire, les tentacules qui sont excessivement
nombreux , |)arfaitenient blancs , très-longs, très-grêles et
arrondis. Ces tentacides paraissent creux à l’intérieur, ou du
moins à travers leur parenchyme d’un blanc mat, se dessine
un tube capillaire d’un blanc nacré très-brillant ; ce tube paraît
même décrire une légère spirale.
L'ombrelle est donc entièrement hyalino-albide, tandis que
les stries qni rayonnent sur sa surface sont du blanc argentin
le plus brillant. Dans la concavité et au centre même de la périphérie
de l’individu quenous primes, était attaché jjarun pédoncule
soudé avec la substance propre de la méduse un paquet
de mollusques de la famille des A n atifs, et que uous avons
figuré sous le nom de Triton Jasciculatus (Mollusques, pl. X V I ,
fig. 6 ) , et que nous avons décrit t. II, p. 442-
Le corps de la dianée cérébriforme est court, évasé sous
l’ombrelle et assez brusquement tronqué ; il est ]>ercé à sa partie
moyenne d’une large ouverture, régulièrement arrondie,
autour et au-dessus de laquelle le corps se divise en quatre
troncs bifur([ués d’oii partent huit bras. Ces bras sont formés
par des canaux rubanés excessivement entortillés, d’une délicatesse
extrême, membraneux, colorés en gris au milieu , tandis
qu’ils sout côtoyés par deux tubes d’uu blanc nacré daus
lesquels montaient des bulles d’air ayant le même aspect
que des globules de mercure descendant dans un tube capillaire
de verre. Sur ces rubans s’attache une membrane singulièrement
ténue, froncée, plissée sur elle-même, de manière à donner
une imitation parfaite des (>lis mésenlériques des intestins
ou plutôt simulant les anfractuosités de la surface pulpeuse du
cerveau. Chacun de ces bras, dout la longueur est considérable
lorsqu’ils sont détendus, ce qui arrive très-rarement, se
termine par nn épi allongé de tubes cylindriques subulés à leur
somniet et plus épais à leur attache. Ces tubes qui pourraient
bien être des organes de tact sont très-irritables, car il suffit
de les toucher pour faire opérer de suite une contraction de
tout le bras, et dans ce mouvement ils sont entièrement cachés
dans les replis qui simulent une boule encéphalique.
Quant .à sa coloration générale, cette méduse, de grande
taille, est d’un blanc de porcelaine que relèvent les stries na