telle qu’en la voyant seulement dans un v e r re , il en pâlissait
comme quekpi’un prêt à se trouver mal. Cette incommodité
se dissipa d’elle-même. » Et M. Lebloud conclut de ce fait que
les poissons qui mangent des galères deviennent un poison pour
ceux qui s’en nourrissent; et cependant rien n’avait prouvé à
M. I;ebIond que cette bécuue eût mangé des galères ou toute
autre substance réputée vénéneuse. Mais les livres scientifiques,
dont uu bon nombre ne sont que des échos, répètent aussi
tout ce qui a été publié de vrai ou de faux par les voyageurs ' ,
q u i , la plupart, n’ont fait que répéter, k leur tour, ce qu’on
leur avait raconté daus les pays ipi’ils avaient visités.
Écoutons celui-ci : «Je ne vois jias pourquoi on veut élever
des doutes sur la possibilité de l’empoisonnement des poissons
daus la mer desindes par la comlina. opuntia , le fruit du mancenillier,
les méduses et les holothuries, dont malbeureusemeut
plusieurs poissons sont friands. Remarquons, à f occasion de
rholothurie ou galère, qu’elle a de tout teni|)S passé pour vénéneuse,
et qu’il est rapporté par plusieurs voyageurs que quelques
Espagnols d’Amérique la font sécher et la mettent en
poudre pour s’en servir comme d’uu ])oisoii actif mêlé avec du
chocolat.» [Dict. des Sciences médicales, art. Toxicologie,
vol- 55. p. 434, pa rle docteur Fodéré.) Mais il en est du Dic-
' A C a r ilia g è n e tlans l'Am é r iq u e e sp a g n o le , le b o tan is le dano is V a n -R o lir , tpii
a v a i t rés idé q u e lq u e temps dans c e tte v i l l e , a s su ra it ( d i t le d o c te u r C h i s h o lm ) , dans
une com m u n ic a t io n fa i t e à son am i, M. John R y a n -d e -S a iiite -C ro ix , qu e les E sp a gn o ls
fa isaient u sag e d e là g a lè r e [H o lo t h u r ia p h y s a l i s ) com me d ’un po ison. P o u r cet e ffe t
l’an ima l est d esséché e t r éd u it en po u d re tr è s - fin e , q u ’ ils m e tten t dans le ch o c o la t de
la v ic tim e qu ’ ils v eu len t em p o iso n n e r , ce q u i la fa it p é r ir in fa illib lem e n t. I l e st de
c ou tum e dans c e tte p a r t ie d e l’Am é r iq u e du s u d , de p r e n d r e u n e tasse de ch o co la t
tous les ma tin s , e t lo r sq u e l’on so u p ço n n e q u ’une p e r son n e a é té em p o ison n é e , on d it
p r o v e rh ia lcm e i it ([u’c lie a eu sa g a lè r e ce m a tin - là . C e q u i est t r è s -p ro b a b le , ajou te
le d o c te u r C h i s h o lm , et il fait rem a rq u e r q u e c ette in fâm e co u tum e a été pro pa gé e
pa r les E sp a g n o ls d’E u ro p e eux -m êm e s . ( C h i s h o lm , o n th e p o i s o n o f f t s h , p . 4 o 6 . )
tioiinaire des Sciences médicales comme de tous les grands
ou-vrages scientifiques rédigés par plusieurs savants, on
y trouve du vrai et du faux. Voyons encore ce qu’un collaborateur
du même Dictionnaire, mieux informé sur cette matière
que le docteur Fodéré, uous dit relativement à la galère,
puis rapportons nos expériences. « Si l’on ajoute foi à l’assertion
de certains marins, les méduses brûlantes peuvent servir d’aliment
aux hommes, qu i, dans |)lusieurs occasions, les ont appropriées
à leur nourriture sans en éprouver aucune incommodité.
Ce fait semble prouver que ces animaux, malgré les
fâcheux effets de leur contact, n’exercent point leur action délétère
lorsqu’on les a préparés par la coction. Comment donc
deviendraient-ils l’origine du principe empoisonné des pois-
sons.L) ( Dict. des Sciences médicales, t. 43, p. 670, par Hi|)p.
Cloquet. )
" Première remarque. J’avais mis u n e galère au soleil j iOur la
faire sécher et la pulvériser. Les fourmis s’y mirent et la dévorèrent
en entier. Beaucoup de personnes, dans les îles, pensent
que ces insectes ne touchent pas a u x poissons vénéneux. »
«-Deuxième ce/nacÿiie. Uue autre galère, quej avais laissée sur
une table dans mon laboratoire, fut assaillie par un nombre de
grosses mouches qni y déposèrent leurs oeufs, d’oû les vers
éclorent et se nourrirent du zoophyte pourri. »
« Première expérience. Ce 12 juillet iS iS , me trouvant à la
Guadeloupe, sur le bord de la mer, dans une anse entre Sainte-
Marie et la Goyave, je vis beaucoup de galères, récemment
échouées sur le sable. Ayant avec moi un chien, comme cela
m'arrive souvent pour mes expériences, je lui fis tenir la gueule
ouverte par mon doinestiijue, et j ’y introduisis, avec un petit
bâton , la galère la plus fraîche parmi celles qui se trouvaient
auprès de moi, avec toutes ses tentacules filiformes qu’il
avala, non sans quelques difficultés. Cinq minutes après, il