saute l'amille, et les voyageurs futurs ne sauraient trop s’en
occuper, car de nombreuses découvertes les dédommageront
amplement de leurs peines.
Iæ plethosoma cristaloides vogue sur la surface de lam e r , et
nous le rencontrâmes dans les parages de la Nouvelle-Gumée,
au Port-Praslin, et très-abondamment aux attérages de file de
Waigiou. Dans l'eau, ou ne voit que le tube digestif, qui apparaît
sous forme d’uue bandelette déliée , d’un rose purpurin
très-éclatant, et semblable â un collier, parce que de distance
en distance, s’élèvent comme des perles les gros renflements
on les pacpiets vasculaires qui résultent du tortdlement sur
lui-même du tube. Nous n’observâmes aucun prolongement
cirrhigère. La limpidité des pièces articulées est telle que dans
l’eau on ne peut en apercevoir aucun vestige. Mais élevé avec
les précautions les plus grandes sur une feuille de papier
mouillé passée sous fanimal lorsqu’il nageait encore, on le
voit conserver c[uelques instants sa forme cylindrique, ovalaire
oblongnc, de consistance un peu ferme, d’une parfaite transparence
, puis la vie qui cesse assez v ite , laisse les pièces s’affaisser
à leurs articulations, et se séparer aussitôt.
Très-fréquemment nous avons rencontré dans l’océan Atlantique
équatorial la pièce basale (fig. A.) flottant avec sou
bouchon terminal et conique, s’adaptant sur 1 ouverture ronde
â l'aide d’une charnière, et dont nous avions fait le genre
Pentagonus, avant d’avoir rencontré l’animal complet.
Le genre Plétbosome n’a jusqu’à présent que deux espèces ;
La première, le plethosoma cristaloides, est longue de 3 à 5 et
même 6 pouces ; elle est blanche translucide, mais le chapelet entortillé
est d’uu rose vif. La a', quenous nommerons plethosoma
cærulea, n'a que i5 à i8 lignes de longueur, une circonférence
mince, des pièces petites et blanc-bleuatre, et un tube
ou chapelet d’un bleu-indigo foncé. Ces zoophytes sont éminemment
phosphorescents.
CHAPITRE XVI.
DESCRIPTION DES ANIMAUX DE LA FAMILLE DES ACTINIÉES.
La famille des Actiniées ou des Actinozoaires, comme la
nomme M. De Blainville, comprend non-seulement l'ordre I " de
M. Cuvier, c’est-à-dire ses polypes charnus, mais encore un
grand nombre de genres de l’ordre des polypes à polypiers, de
lasection des Lühophyles durègue animal. La division de M. De
Blainville est donc parfaitement naturelle, tandis que celle de
M. Cuvier est des plus imparfaites, car cet auteur n’a eu égard
qu’au squelette, et nullement à la disposition actiniforme du
zoophyte, pour opérer des coupes entièrement artificielles.
Les espèces d’actiniées que nous aurons à décrire nous permettent
, par leur étude, de proposer un tableau méthodique
des tribus qu’on peut reconnaître parmi elles et des genres
qu’ou doit distribuer dans ces groupes divers. Ce tableau aura
l’avantage de les présenter dans fordre de leurs rapjiorts naturels,
et de citer les noms des genres récemment admis. Nous
ne décrirons toutefois que ceux qui font partie de nos propres
découvertes.