rétrécie en deux cylindres qui se prolongent en brandies et se
ramifient aux deux extrémités du zoopbyte,en se perdant dans le
tissu cellulaire, de manière à ce qu’on ne jniisse s’assurer de ce
qu’ils deviennent. Sur le pourtour de cette ouverture moyenne
et protégée par la lame cartilagineuse horizontale dont elles occupent
toute la surface, sout placées en grande quantité des
poches stomacales musculaires (fig. C) très-contractiles, presque
globuleuses quand elles sont remplies par les aliments, et
munies à leur sommet d’une bouche destinée à opérer la succion;
la membrane où s’implantent tous les suçoirs est beaucoup
plus épaisse que celle du pourtour, et au point où finit la lame
horizontale du squelette elle donne attache à une série régulière
de tentacules cylindriques, p ointus, très-élastiques et
rangés avec une parfaite symétrie. Ces organes de t a c t , d’une
texture délicate et fragile , fré([uemment tortillés sur eux-
mémes, sout munis à leur pointe qui est aiguë, de sept à liuit
petites glandes qui paraissent très-sensibles (fig. D). Ce sont
ces tentacules qui saisissent les petits animaux dont se nour-
risseut les vélelles, et qui les retiennent pendant que les ventouses
stomacales eu digèrent la substance. Le résultat de la
digestion est presque immédiatement transporté dans le grand
canal digestif à jiarois membraneuses que uous avons mentionné
; et c’est alors qu’on le trouve rempli d’un cby'me rouge
imitant parfaitement la lie de vin.
Le tissu cellulaire de la partie dorsale du corjts est granuleux,
de texture muqueuse, et se dissout avec beaucoup de facilité.
Les vélelles se réunissent par grandes troupes qui flottent
par les beaux jours sur la surface de la mer, entre les tropiques.
Leur nourriture consiste en petits mollusques, en petits poissons
qu’elles saisissent avec leurs tentacules en passant près
d’eux. Elles n’ont point de matière toxique apparente pour
frapper leur proie. Elles-mêmes sont dévorées jiar une foule
d’autres animaux, tels que des planaires, des crabes, etc. Elles
n’ont aucune saveur comme aliment pour l’homme. Les espèces
que nous avons étudiées sont au nombre de deux '.
M. Eschscholtz en caractérise lo.
' MM. de Cliamisso et Eysenhardt ont admis trois espèces dans leur travail [Àcies de Bonn ,
t. X ) , et publié à leur sujet les détails suivants :
Mediisæ chondrophoræ.
V ele lla, Bosc.
M. Cuvier a dit, avec juste raison [Règ. animal), que les caractères spécifiques a.ssignés aux
vélelles par Lamarck et d’autres, n’étaient point suffisants pour les classer. Il paraît toutefois être
dans l’erreur, en mettant en doute si on ne doit reconnaître qu’une seule espèce de vélelle.
Trois espèces sont aisément recoiuiaissables, en comparant la direction de la voile et la longueur
du corps relativement à sa largeur. La voile, en elfel, est toujours oblique; ce que tous les auteurs
ont reconnu : mais elle s’obliquc de doux manières ; de sorte que la voile se dirige ou de
droite ou de gauche, ou de l’avant à l’arrière et vice-versâ.
Vella sinistra [Velella sinistra), Vella dextra ( Velella oblonga c\.lata), direction dans le sens
du diamètre longitudinal, ce qui permet de reconnaître les- espèces suivantes :
1. Velella sinistra. Ch. et Eys., pl. 3a, fig. i.
Voile gauche : longueur du corps excédant trois fois la largeur du cartilage; les tentacules latéraux,
qui sont bleus dans toutc.s les vélelles, sont dans les individus de celle-ci, prise au cap
de Bonne-Espéraiico, orangés à l’extrémité, ainsi qu’on le voit dans la figure qne nous en avons
donnée ; les individus suivants étudiés dans la nier Pacifique avaient leurs tentacules bleus.
2. Velella oblonga, Ch. et Eys., pl. 32, üg. 2, a , b , c.
Voile droite : longueur du corps excédant 4 fois et demie la largeur du cartilage.
3. Velella lata, Ch. et E y s ., pl. 32, fig, 3, a , b.
Voile droite : longueur du corps excédant a fois la largeur du cartilage.
Soit d’après les descriptions, soit d'après les figures de la plupart des auteurs que nous avons
compulsés, nous n’avons pu trouver aucune mention de la direction de la voile; aussi la synonymie
qu’on pourrait tirer de ce caractère est-elle complètement à désirer.
L ’espèce figurée par Pérou ( Allas, pl. 3o, fig. 6 ), n’a pu être rapportée par nous à aucune des
espèces que nous avons décrites. La Velella Forskaetii, pl. 26 , fig. 4 , semble appartenir à la Velella
sinistra, Cham.; la planche de Fabius Columna [de aquatil. et lerrcsl.) urtica marina, pl. 23,
semble être notre Velella lata, ou la Velella obliqua.
Les vélelles se trouvent dans toutes les mers des régions les plus chaudes, et jamais dans les
zones froides. Elles abondent principalement dans la mer Pacifique septentrionale. Le plus souvent
des essaims ne sont formés que d’une seule espèce, les individus adultes mélangés aux
jeunes, et jamais réunis à d’autres espèces.