teinte rosée des dessins est remplacée par des lignes roses blafardes
ou même tout-à-fait albescentes.
Ce béroé est beaucoup moins compliqué dans son organisation
que le précédent. Ce serait une médusaire sans ses rangées
de cils et ses deux ouvertures. Ses mouvements de contraction
et de distension sont très-vifs , et sa locomotion s’opère en
poussant d’arrière en avant le corps qui est obliquement suspendu
dans l’eau.
60. BÉROÉ (CYDALISE) MITRE.
Beroe ( cyd alisia ) m itræ fo rn iis , L e s s .
(Pl. X V , fig. 3, g. n.)
Les béroés du genre cydalise de notre tableau, se distinguent
des id ya dont ils se rapprocbént par la simplicité de leur organisation
, parce cjue leur extrémité orale est conique, presque
pointue, et qu’au lieu d’avoir une seule ouverture, elle en a
deux, petites, arrondies, presrjue jointes, et couronnées, chaeune,
d’une petite frange de cils d’où partent les 8 rangées
longitudinales.
Nous rencontrâmes communément le béroé en forme de
mitre le 23 mars 1823 |>ar 6 degrés de lat. Sud, à cinquante
lieues au large de la côte du Pérou. Dans l’eau sa teinte est
diaphane, rosée; ses mouvements sont pleins de vie, et il chemine
avec grande prestesse à l’aide de l’ouverture assez large,
arrondie, de son pôle natateur. Sa forme est celle d’un cône allongé,
à base tronquée largement ouverte;-puis son diamètre
([ui est cylindrique, se renfle un peu, et finit en s’atténuant
graduellement par une pointe obtuse. Les 8 rangées de cils d'abord
très-rapprochées au sommet, s’éloignent ensuite et s’arrêtent
à un cercle rosé qui euceint la grande ouverture. Ces
cils sout très-brillants et éminemment irisateurs, car les teintes
roses, violettes, pourpres, bleues métallisées se succèdent avec
la rapidité du je t de lumière qui les |)roduit en se décomposant.
A peine sorti de l’eau, la vie, cbez ce béroé, cesse, et on
le voit alors se dissoudre en un mucus b lanchâtre, qui ne laisse
après lui aucune trace.
61. BÉROÉ (ÉPOMIS) GARGANTUA.
Beroe (epom is) G argantua , L e s s .
(Pl. XV , fig. I, g. n.)
P a ip a ï, dans la langue des habitants d’O-Ta'iti.
Le genre épomis ( d’éTOip,iç, chausse de docteur) établit le
passage des béroés et des id y a , aux bursarius et aux vraies
méduses. C’est en effet par sa forme allongée, ses deux jjôles
ouverts, un béroé; mais c’est une méduse par son tissu rénit-
tent, sans aucune trace de cils. Le genre epomis aura pour caractères
les suivants : Corps cylindrique; extrémité orale, arrondie;
percée par une boucbe à 4 angles, à substance charnue,
eristalliniforme, composée de fragments accolés; nulle trace de
cils. Le pôle natateur tronqué, la rg e , ayant une grande ouverture
bordée d’une membrane mince, tendue sur le pourtour,
et renforcée en dehors par 4 piliers denses, rénittents, épais.
Le béroé g argantua a été figuré de grandeur naturelle. Nous
le trouvâmes eu mai 182,3 daus les criques de la baie de Matavai
de 1 ile d’O-Taïti. Les insulaires nous firent signe que c’était
une substance susceptible de servir d’alimeut, mais comme ils
éprouvèrent de la répugnance, lorsque nous les engageâmes à
la manger, nous devons raisonnablement douter de cette propriété.
Les O-Taitiens sont naturellement gais et moqueurs, et
il se pourrait que les naturels cjui nous accompagnaient au moment
où nous rencontrâmes ce zoophyte, aient voulu se jouer
.4.