sont précipités comme dans un torrent, les animalcules qui leur
servent d'aliments. Au moindre mouvement de progression
dans l’onde par les jours de calme, ces zoophytes sont avertis
d’un danger, et aussitôt on les voit replier successivement leurs
tentacules, et se presser de manière à imiter un clou dont la
téte serait formée par le repli des bras. Lorsqu’on les touche, il
en résulte un prurit assez persistant sur les parties nues, qui
annonce une action vénéneuse, peut-être, de leurs franges.
Les sortes de racines traçantes qui se cramponnent aux
roches sont d’un blanc pur. L’enveloppe renflée et fusiforme du
corps est d’un rouge-brun foncé, marqué de stries plus colorées
longitudinales. Sa consistance est ferme et parcheminacée.
Le tube arrondi musculaire est rougeâtre c la ir , et surtout très-
contractile , et les 8 bras qui le couronnent sont allongés, marqués
au centre, chacun, d’une nervure jaune. Ils sont rougeâtres;
leurs pinnules marron clair, et leur sommet est jaune pur.
DESCRIPTION DE LA FAMILLE DES NEPHTHEES, J ie p h t h oe a .
Les deux espèces de zoophytes gravées pl. 2 et fig. 5 et 6 de
fouvrage de la commission d’Egypte sans autre indication que
le nom de nephlhées écrit au bas de la planche, laissent des
doutes très-grands sur la place qu’on doit leur assigner. M. de
Blainville les a jilacés dans ses zoophytaires sarcinoides ou al-
cyonnaires, entre les xenia et les anthelia de M. S av ign y, et
[iroche les alcyons et les éponges. Notre opinion est que les
nephthées doivent former une famille bien distincte, conduisant
des actinies, des polypactinies et des isaures aux polypes à
8 bras et aux éponges.
Ce sont des actinies et des polypactinies par une envelopiie
extérieure assez consistante, renfermant nu polype interne a 8
divisions soudées et engagées dans uue aire nienibraneuse,
percée au centre par une bouche, garnie de 8 mamelons dus
au renflement des bras polypiformes. Puis, comme les isaures,
ces zoophytes sont supportés jiar une masse commune lobée ou
rameuse, et enfin , comme les éponges, le tissu qui outre daus
la texture des ramifications est celluleux ou rayonné, en même
temps que des sjiicides charnus hérissent sa surface ; spiciiles
musculaires, il est vrai, et externes, taudis que daus les éponges
ils sont internes et calcaires ou siliceux.
Les nephthées ne comprennent, dans l’état actuel de nos connaissances,
que deux genres ; ce! ui nommé par Savigny nephthoea,
et celui que nous avons établi dans nos Illustrations de zoologie
sous le nom de s|)oiigode, spongodes, jil. 21.
Les animaux du genre nephtbée sont polypiformes, à 8 bras
ténus , fixés dans une membrane circulaire percée au milieu
par un trou parfaitement rond, bras renflés, mamelonnés, ren-
termés dansune ciivelopjie ou corps subglobuleux, composé de
8 côtes falciformes soudées par les bords, ouvertes au sommet,
entourées et portées par des spicules cariioso-tendiueux, groupés
sur des ramusciiles coniques, soutenus par une masse commune
celluleuse, fixée parla base et ramifiée au sommet, formée
intérieurement de cellules anguleuses, cloisonnées, et aboutissant
â nn ou plusieurs centres.
Notre genre spongodes doit en être différencié par les caractères
suivants : Aiiimaiix â 8 bras, simples, mamelonnés, unis,
renfermés dans un corps ovifoniie, [ictit, régulier, formé de 8
côtes spiculifèrcs soudées par les liords, im peu renflé au sommet
oii existe au milieu de 8 petits mamelons une ouverture
arrondie. Ces corps , façonnés en clochette, se rétrécissent ;i
leur base , et s’attachent à des faisceaux de spicules cyliiidracés,
trcs-attéuués aux deux extrémités, bérissonnés de petits mamelons
à leur surface, et formant par leur réunion des épis ser-
Voyage de !a Coquille. — Z. Tom. II, Part. II. i ' Div. ] 2