M. Esclisclioltz , qui a pour principal caractère les tentacules
cllgitès à leur sommet, la peau assez dense, mais^pri-
vée de tubes rétractiles. Les trois espèces décrites par le naturaliste
russe ont les |)lus grands rapports de forme avec la
nôtre, bien que cette dernière s’en distingue par sa vive coloration.
L’holothurie purpurine a de longueur environ i8 ligues. Elle
est mince, cylindrique, très-lisse, très-contractile, et munie
d’un à trois petits tubes sur le dos. L ’anus est placé à l’extrémité
pointue du corps. La bouche est arrondie, entourée de dix
tentacules de longueur inégale et qui semblent placés sur deux
rangs. Chacun d’eux est arrondi à sa base et digité au sommet,
ou plutôt pétaloïde et profondément laciuié, de manière à
imiter un jiétale d’oeillet ; les laciniures au nombre de six. La
couleur des tentacules est un rose pàle , mais celle de tout le
corps est d’itn rouge carmin velouté et très-éclataiit.
Cette holothurie, assez rare, se tenait dans les crampons des
fu cu s pyriferus, à cinq brasses de profondeur, dans la baie de
la Soledad aux îles Malouines.
I , . H O I.O T H U R IE (C O N C O M B R IN E ) O R A N G É E .
Holothuria {cucumaria) crocea, L e s s . , Cent, zool., pl, L II,
fig . I.
Cette jolie petite holothurie appartient à la tribu des concombres
de mer, cucumaria, tribu que caractérise un corps
pentagonal avec dix rangs de tentacules ou deux rangs sur
chaque angle du zoophyte.
Cette holothurie s’est présentée à nous par centaines d’individus
le 20 novembre 1822. Lorsqu’elle est contractée, elle
affecte une torme ovoïde, renflée et terminée par une éminence
conique au milieu de laquelle est percé l’anus. Cinq côtes saillantes
partent du pourtour delà bouche et se rendent à l’extrémité
opposée, en laissant dans leur Intervalle un sillon assez
prononcé. Sur chaque côté est placé uu double rang de tentacules
courts, réguliers, cylindriques. Les tentacules buccaux
sout au nombre de dix, assez longs, d’abord simples, puis ramifiés
par petits faisceaux dichotomés à leur sommet. Ces tentacules
sont blancs tandis que le corps de l’holothurie est d’un
jaune orangé fort v if, se décolorant parfois et passant à la couleur
jaune pâle.
Cette holothurie est molle, gélatineuse, sans grande consistance.
Elle exhale une odeur d’huitre caractérisée. Elle vit par
essaims innombrables sur les frondes de fu cu s pjriferus et sur
les autres fucacées qui encombrent certaines parties de la baie
de la Soledad aux îles Malouines. Elle doit, sans aucun doute,
servir de pâture aux phoques et aux oiseaux marins qui se
plaisent au milieu de ces lits de goémons.
12. H O L O T H U R IE (M Y N IA D E ) A ZU R .
Holothuria {mpnias) cærulea, L e s s . , Cent, zool., pl. LX I I ,
fig. I.
Le genre Mynias fut établi pour la première fois (1817) par
M. Cuvier dans la première édition du Règne animal, pour un
zoo]thyte marin rapporté par Péron, et qui y est représenté
pl. X V , fîg. 8. Les myniades sont placées par M. Cuvier à la suite
des molpadies {molpadia, Cuv.) dans l’ordre des échinodermes
sans pieds, et avant les prlapules, à la suite toutefois des holothuries.
Les caractères assignés à ce genre par M. Cuvier
sont ceux-ci : « Corps sans pieds et ouvert aux deux bouts, ayant
la forme d un sphéroïde déprimé aux pôles et sillonné comme un
melon. Point d armure a la bouche. » La seule es|tèce couuue,
ajoute ce savant, est très-belle, d’un bleu foncé, et se trouve