dentelé snr les bords, et garni an milieu ou sur les côtés de
petites lignes régulières de lames branchiales, minces, courtes,
attachées parles bouts sur nn support capillacé, comme le sout
les lames de bois des volets, dits jalousies ou persiennes, et se
mouvant de haut en bas en demi-cercle, absolument de la même
manière que des volets. Ces lames qu’on nomme cils sont très-
irritables, très-mobiles, assez analogues à celles des cordons
respiratoires des physales, et décomposent la lumière qui traverse
leurs interstices, en isolant les rayons lumineux, et jiro-
duisant l’irisation.
L ’extrémité aquifère, quelque soit le diamètre de son ouverture,
parait avoir pour but de recevoir la colonne d’eau sur laquelle
agissent ses parois pour assurer la locomotion, en même
temps que parfois, et rarement cependant, l’eau qui pa.ssedaiis
le canal central fournit à la respiration de l’animal, et par suite
en entraînant des corps étrangers dissous, à sa nouiTiture. On
remarque, en effet, que protégé au milieu du canal médian
traversé par l’eau, se ü'ouve le tube digestif, formant tantôt un
seu! conduit droit, tantôt un canal composé d’entonnoirs accolés
sommet à sommet, ou séparés dans quelques cas par un
étroit tuyau de communication. Quelquefois enfin le tube digestif
ne va que jusqu’au milieu du corps, et là se divise en
conduits égaux eu nombre aux rangées respiratoires ou ciliai-
res, et s’y joint pour disparaître dans le canal central de chaque
rangée. Enfin, dans une espèce, uous avons trouvé près du sac
stomacal des grains nombreux qui seraient [lent-être des ovaires.
Toujonrs ce])endant existe-t-il deux ouvertures aboutissant au
canal de l’axe du corps, fune plus petite, souvent ciliée sur son
pourtour ou la bouche , l’autre grande ori viennent aboutir
les ju'olongements cirrhigères quand ils existent et fanus, reçoit
aussi dans l’ampleur de sa cavité l’eau que ses parois compriment
, et celle-là est véritablement l’organe locomoteur par excellence,
lorsque les prolongements latéraux et musculaires
viennent à manquer. Fréquemment enfin , la boucbe semble
être multiple, c’est-à-dire avoir une ouverture commune d’où
partent quatre conduits nourriciers, dout deux se dirigent verticalement
et deux latéralement, ainsi que cela s’observe dans
les callianires.
Les béroïdes ont été jusqu’à ce jour assez mal étudiés. Ce
sont des zoophytes qui conduisent aux méduses, et les méduses
elles-mêmes sont les êtres les plus simples de tout le règne animal,
sans en excepter les éponges. Comme les méduses, les béroïdes
se trouvent dans toutes les mers du monde , nageant
entre deux eaux à l’aide de l’élasticité contractile de leur tissu
cutané, et surtout par le moyen des mouvements ondulatoires
des nageoires quand ils en o n t , ou par l’entonnoir postérieur
ou aquifère. Dans l’eau , leur position est très-oblique et presque
horizontale, ce que Ton conçoit d’autant mieux , que l’eau
qui passe dans la cavité de l’axe doit servir elle-même à la locomotion.
Ces animaux se nourrissent-ils du frai et des matières
graisseuses dont la mer est parfois couverte dans l’intervalle de
plusieurs milles.?
Leurs c ils , par leurs brusques mouvements et leurs rappro-
cliements, opèrent le phénomène d’irisation très-connu. Souvent
aussi les béroïdes produisent une phosphorescence des
plus vives.
Nous avions eu le projet de rédiger une liste systématique et
descriptive tles béroïdes décrits, mais ce travaillions eût entraîné
beaucoup trop loin , et nous avons dû nous borner à
dresser un tableau des familles, tribus et genres que nous avons
ado|)té après une étude sérieuse. A la suite de l’esquisse de cette
famille, nous donnerons purement et simplement les descriptions
des zoophytes qui lui appartiennent, et qui ont été figurés
dans notre allas.
Voyage de la Coquille. — Z. Tom. J I , partie II. 2' Div. j 3