23. VELELLE MLTIQÜE.
Velella nmtica, L . a m a u c k .
( l:'l. V I , fig. I , vue en dessus, fig. 2, vue en dessous ; g. u.)
A , c a r t ila g e s in te rn e s ; B , b o n e lie et In b c s tom a c a l; C C , su ço ir s b u c c a u x ; D , tenta
c u le iso lé ; E , je u n e â g e .
Cette vélelle a de grands ra]5ports avec l'espèce figurée et décrite
|iar M. de Chamisso, sous le nom de Velella ohlonga
(pl. 32, fig. 2); peut-être se distiuguc-t-elle même de la Velella
mutica de Lamarck, bieu que nous lui ayons appliqué ce synonyme;
elle se rajiprocbe beaucoup d c l’esjtèce tpie représente
Esclischoltz, pl. 1 5 , fig. 3 , sous le nom de Velella ohlonga
(système des acalèphes, p. 1 7 1 ) , et de la vélelle tentaciilée de
Bosc, bien que des différences assez notables puissent être signalées.
Peut-être eussions-nous bien fait de conserver le nom
de Velella atlantica que nous avions donné sur nos dessins manuscrits
à cette espèce.
Cette vélelle est longue de 4 pouces sur i8 ligues de largeur.
Sa forme est ohlongue, arrondie aux extrémités, à bords presque
droits. Sa crête est mince, blanc-nacré, dirigée de gauche
à droite, et très-reconnaissable à la pièce tronquée qui surmonte
sa jiartie moyenne et qui est enclavée entre les deux
lobes, antérieur et postérieur, qui la composent; lobes qui sont
convexes en dessus et taillés en bgne déclive à leur terminaison.
Cette crête repose sur la charpente cartilagineuse basale,
et que recouvre nn tissu cellulaire épais, sinueux aux bords
droit et gauche, et traversé par des sillons qui divergent du
centre à la circonférence. Un large ruban charnu, lisse, granuleux
, déborde la charpente cartilagineuse, et se trouve coloré
en bicu-glaucescent assez intense en dessus comme en dessous.
L a surface inférieure du disque est rev êtue d’une épaisse
membrane musculeuse colorée en jaune-rougeâtre fon c é , couver
te de ventouses minces, blanchâtres, cylindriques, dilatables
(fig . C. C.). A u rebo rd du disque naît une ligne circulaire de
tentacules a llongés, cylindriques (fig. D.), muscu la ire s, pouvant
se co n tra c te r , et terminés au sommet [tar deux séries de petits
pores. A u milieu des ventouses stomacales est placée une boucbe
su b centrale , ouver te au milieu d’un sac prolongé de chaque
côté en un canal d ige stif qui finit par sc diviser à ses deux extrémités
en plusieurs petits canaux nourriciers (fig . B . ) que
nous trouvâmes remjtlis de matière rouge.
Cette vélelle se distingue de plusieurs autres espèces, parce
que les tentacules sont assez allongés p ou r dépasser les bords.
Elle se n ou r r it de petits crustacés lu c ifu g e s , de petits poissons
qu’elle saisit avec ses tentacules en les enlaçant et en les rame nant
sous les suçoirs mêmes, ainsi que nous avons eu très-fréquemment
occasion de nous en assurer. Souvent des vers p la naires
, des éolides s’attachent à elle et dévorent sa substance.
Nous en rencontrâmes des troupes considérables le 26 sejrtembre
1828, par 2 degrés de lat. S . , dans fO c é a u atlantique équa torial.
Nous essayâmes de faire frire ce zoo|>byte pour servir
d’aliment ; nous ue lui trouvâmes q u ’un g o û t de poisson un
])eu nauséeux et h orrib lement salé. Bien que fa c tion du venin
des glandes terminales des tentacules ne soit pas sensible à nos
o rg au e s, n ul doute q u ’il n ’ait des propriétés assez appréciables
p our les petits animaux qui doivent servir de pâture aux vélelles,
et qu’il les frappe de stupeur.
L a fig. I , lettre E , représente, de grandeur n a tu re lle , une
très-petite vélelle que nous c ro yons être le jeu ne âge de celle
que nous venons de d éc r ire , du moins nous la rencontrâmes
flottant au milieu des grands individus pa r 27 degrés de lat.
boréale nou loin de f i le de Fer, la plus méridionale des îles Ca