4. H O t.O T H U R IE ( P H A L L U S IE ) T IM AM E .
Holothuria ( phallusia) tùnama, L e s s . , Cent, zool., pl. XLIII.
Celte liolotliurie atteint jusqua a pieds de longueur, sur 6
|jouces et |)lus de circouféreuce. Son corps en dessus est convexo
, ridé transversalement et recouvert par une enveloppe cartilagineuse,
très-dure, très-coriace. C’est donc à tort que daus la
planche XL III de notre Centurie M. Prêtre a prêté à cette holothurie
une ondulation dans le sens de sa longueur qu’elle
ue peut avoir. I»a face inférieure ou ventrale est aplatie ,
sillonnée au milieu et dans le sens longitudinal par une
rainure profonde, entièrement recouverte de papilles vermiculaires,
très-courtes, arrondies et coniques. Cette face ventrale
est d’un blanc pur , taudis que le dessus du corps
dense et cartilagineux, partout recouvert de papilles vermiculaires
de coideur marron, est d’un gris rougeâtre, sillonné
de rouge de brique, et marqué de taches losangées et irrégulières
d’un noir profond, qu’eucadre une légère bordure
d’uu jaune blanchâtre clair.
Les tentacules de la bouche , au nombre de v in g t , sout
courts, aplatis, lancéolés et en rayons. Leur coloration est un
jaune pâle. L ’anus placé au milieu de fextrémité postérieure,
est circulaire, large, et sans spbyncter.
Nous péchâmes fréquemment cette holothurie sur les fonds
de sables et de corad, à quelques brasses de profondeur, dans
la vaste baie d’Offach , dans l’ile de W a ig io u , faisant partie
de la terre des Papous. Les nègres de cette région du monde
lui donnent le nom de Tímame, que nous lui avons conservé.
5. H O L O T H U R IE T R E P A N G .
Holothuria {phallusia,) edulis, L e s s . , Cent. zool. pl. X L V I ,
Célèbre depuis long-temps daus le commerce de l’Inde sous
le nom de trépang(\ne lui ont consacré les Malais, ou depriape
marin que lui donnent les Européens, celte holothurie est
l’objet d’uu immense commerce de toutes les des indiennes de
la Malaisie avec la Chine, le Camboge et la Cocbinchine. Des
milliers de jonques malaises sont armées chaque année pour la
])êche de ce zoophyte, et des navires anglais ou anglo-américains
se livrent eux-mêmes â la vente de cette denrée, généralement
estimée chez tous les peuples polygames, qui lui
accordent les propriétés a|>brodisiaques les plus énergiques et
les plus efficaces. La forme de cette holothurie aurait-elle contribué
â cette réputation si généralement établie cbez les Malais,
les Chinois et les Indiens? ou bien la matière gélatineuse qui
constitue en entier l’animal, avivée par le principe salin de la
mer, serait-elle assez efficace pour restaurer les forces et par
conséquent permettre de satisfaire à des désirs qui, pour les
Orientaux, sont une des nécessités de la vie? Souvent nous
avons mangé de ce zoo|diyte pré]iaré de plusieurs manières, et
toujours nous ne lui avons trouvé aucun goût particulier, il est
vrai, masqué qu il était par l’énorme dose d’épices ou d’aromates
dont est surchargée la cuisine de ces peujdes. Lestrépangs
ou sualas des habitants de Sumatra, les sea slugs des Anglais
établis aux Indes, se vendent 45 dollars le piccul, et forment
une des branches les plus considérables du commerce de calio-
tage entre Bornéo, Sumatra, les Moluques, les terres papoues
de la Malaisie avec la Chine. Leur préparation consiste, après
leur pèche, l'i les faire dégorger daus de la chaux de corail, et
a les dessécher â la fumée.