séparent sont couverts, du sommet à la base, de larges ventouses
dilatables, membraneuses, perforées à leur extrémité, et
parfaitement analogues aux sacs stomacaux des pbysales. Ce
genre euménides peut donc recevoir les caractères diagnos-
ti([ues suivants .- Corps charnu, mou, évasé, plus large que
haut, adhérent aux rochers par une large surface basale, et
muni d’une bouche centrale encadrée d’un bourrelet épais ,
sans tentacules au pourtour. Enveloppe du corps dilatée en
cinq lobes convexes, composée défibrés verticales et de sillons
horizontaux, séparés par cinq dépressions assez profondes,
donnant naissance dans toute leur étendue à de larges ventouses
membraneuses, cylindriques, sacciformes, dilatables,
perforées au sommet.
L’Euménides tisiphone que nous avons représenté au quart
des dimensions qu’offrait l’individu que nous avons étudié, est
un des géants de la famille des actinies. Son corps est convexo-
obovalaire, un peu déprimé, un peu plus large que haut. Il
s’attache aux rochers par une large surface plane, et son tissu
est fortement contractile. Les cinq côtes arrondies, saillantes,
sout légèrement sinueuses ou ondulées, douces au toucher el
colorées en vert olivâtre mélangé d’une nuance fauve. La
membrane interne de la bouche est d’un vert p ré , et le pourtour
en bourrelet de celle-ci est blanc. Les nombreux tentacules
qui hérissent la surface du corps dans les intervalles des
cinq renflements convexes, sont allongés, à membrane pellucide
dilatable, vermiformes, cylindriques, amincis au sommet
et perforés. Ces tentacules sont sans cesse en mouvement, se
dilatent considérablement quand le zoophyte est repu, et sont
cylindriques et atténués dans leur état de vacuité. Ils sont colorés
en blanc-rosé diaphane avec des reflets violâtres et d’autres
irisés. Le pourtour de l’ouverture terminale est d’un carmin v if,
“t quelques-uns sont entièrement fauves jaunâtres.
Ce singulier zoophyte établit donc un point de contact entre
les actinies et les oursins, c’est-à-dire qu’il rappelle la disposition
qu’affectent ceux-ci d’avoir des piquants dans les intervalles
des démarcations verticales qui partagent le corps en se
dirigeant d’un pôle à l’autre. Nous rencontrâmes l’euménidcs
tisiphone sur les récifs de corail du havre de Dorey, à la Nouvelle
Cuinée, formant de gigantesques rosettes dont tous les
tentacules, sans cesse agités, rappelaient à l’esprit la téte à
chevelure de serpents des Euménides.