Leurs; pirogues, font d?écorcés mal liées avec des joncs
& de la moufle dans les. coutures. Il y'a'au milieu- un
petit.foyer de:fablé:QÙils entretiennent toujours-un pende
feui Leurs.arme&font*des.arcs faits-,, ainffque ÉsSsflechesy
avec; lé^oisd’uraeæpâaèvjHâôtë' à’feufllëdeùüôsg
communer/dans.le.déüroitÿda corde éfl-ide.'boyau '&*îès'
flèches-fontarmées de.pointes de pierre y taillées avec affez
i~art i mais ces armes font plutôt contre le-gibienquërcon3
ire.des ennemis elles, font; auffi. faibles, que les bras defti-
nesràtrs’en. fendr;-jKons' léur:avonsrvu';de plus desjrôsdè
poiffon longs d’un pied, miguifés par ;leîb®ut; &identelés
fur un des côtés. Eft-ce un poignard b p b o i s plutôt que
te’efl: un inftrument dépêché. Ils l’adaptent à une longue
p e r c h e s’en fervent en maniéré defoarpom Ges^Sau-
vàgesi-habitent pée-mêle^'hommes-i, 'femmes ;& f èiÎFàns .
dans>le§ cabanes au milieu defquelles: èff.. allumé Ie- fein
Ils fe nourriflent ; principalement de coquillages • cepefl4
dant.-ils ont des chiens-& des dacs tfaits 'denbatbëd^ba-
leine. J’ai obfervé-qu’ik avoient tous-defe dents-gâtées &
je crois qu’on en doit attribuer ia rcaufe;àl ce«qu^l§ Wh^ënir
les coquillagesibrulansl), xjuoique;à:moitiêücruds^ I j S jS
: : An refte j ils.paroiflent aflez bonnes gens-, :mäis41$!foftt
flfâiblès,jqu’on eftitenté deine-pas-,leuren.fçâvoh-grê.;
Nous -a.vons:jê^sremarquer: quîils:Ænt : feperftrtte • &
hommes qui en; conjurent l’influentfonreb
médecins & .prêtres. D e tous les Sauvages que j ’ai v us
dans ma v ie , les Pécherais font le plus dénués de tout: ils
font, exadement-dans ce qu’on peut appeller l’état de na-
m e j& en mérité fi l’on devo.it plaindre le fort d^a homme
' & maitre de lui-même ? fans;devoirs & fans affaires,
jS U T O t f Û D U i M ‘ O N D E . i J7
coiitèhrde’ ce qu’il-a parce qu’il neconnoît pas mieux, W
plaindroisces hommes q u i, avec la privation de ce qui rend
la^vie commode, ont encore, à fouffrir la dureté du plus affreux
climat de l’Univers. Ces Pécherais forment aüfli là
fociété d’hommes la moins nombreufe que j’aye rencontré
dans toutes les parties du monde 5 c ep e n d an t, comme on
en verra la preuve un peu plus bas, on trouve parmi eux
des charlatans.-C’eff que dès quoi y a enfemble plus d’une
&mille ' SDf entends >par famille, pere, mere & enfans ,
les .intérêts deviennent' compliqués, les .-individus veulent
dominer; bu ; pari la:fforce- ou ‘par l’irripo'ffure. Le nom de
fomillèîfejchangé'alors,en celui de fociété, & fût-élle établie?
au milieu des «boisi; mé;fut-ëlle cômpoféé què de corn
fînstgermains, un efprit. attentif y, découvrira le-germe de
• fous l^vice^auxquels-I^ hommes' faffeiüBl& en naflons“
o n t, en fe p oliçant, donné des noms, vices qui font naître
, mouvoir & tomber les. plus grands empires. Il s’enfuit
du même principe que dans lés fociétés, dites policées ,
naiffent des vertus.dont les hommes^ voîffns encore de
l’état d e .nature, ne font pas fufceptibles.
, - L e 7 & le 8 furent û mauvais« qu’il n’y eut pas moyen
de fortir du bord ; nous .chaffâmes même dans la; nuit &
flimës obligés de mouiller une ahere.du boffoir. Il y eut
dans des inftans jufqu’à quatre pouces de neige fur notre
pontÿ.& le jour naiffant nous, montra que toutes les terres
en étoient couvertes, excepté le plat pays dont l’humidité
empêche la neige de. s’y conferyer. Le thermomètre fut à
5 > 4 , barila même jufqu’à deux .degrés au-deffüs de la
congélation. Le tems fut moins mauvais le 9 après-midi.
Les Pécherais s’étoient mis en chemin pour venir, à bord,
avoiënt même fait une grande toilette", c’eft-à-dire ,