174 V o y a g e a u t o u r d u M o n d e .
mois de l’année, quand les nuits font de feize, dix-fept,
& dix-huit heures, je prendrais le parti de palier à mer
ouverte. Le vent de bout & la greffe mer ne font pas des
dangers, au lieu qu’il n’eft pas fage de fe mettre dans le
cas de naviguer à tâton entre des terres. On fera fans doute
retenu quelque tems dans le détroit, mais ce retard n’eft
pas en pure perte. On y trouve en abondance de l’eau,
du bois & des coquillages, quelquefois auffi de très-bons
poiffons j & affurément je ne doute pgs que le feorbut ne
fît plus de dégât dans un équipage qui feroit parvenu à la
mer occidentale en doublant le cap de Horn que dans celui
qui y fera entré par le détroit de Magellan : lorfque
nous en fortîmes, nous n’avions perfonne fur les cadres.
Fin de la p remiere Partie,
AUTOUR DU MONDE.
S E C O N D E P A R T I E ,
Contenant depuis Ventrée dans la mer occidentale,
JÙfqu au.retour en France,
Et. nos jam tenia portât
Omnibus errantes térris & fluâibus æftas. Vire. Liv. T.
C H A P I T R E P R E M I E R .
Navigation depuis le détroit de Magellan jufquà l’arrivée à
Vile Taid découvertes qui la précèdent.
| ^ P u 1 s notre entree dans la mer occidentale ,
14
Janvier,
1762.
DlreéHon dé
route en
I o | | après quelques jours de vents variables du
$ n £K j SAud'Oueft au Nord-Oueft par l’Oueft, nous fe
eûmes promptement les vents de Sud & de for!a,ttdud^
Sud-Sud-Eft. Je né m’étois pas attendu à les trouver iî-tôtj *
les vents d Oueft conduifent ordinairement jufque par les