Difette cruelle
que nous
éprouvons.
on n’en a point coupé de beaux. Le poivrier auffi eft
commun ici, mais ce n’étoit alors ni le-teins des fruits ni
celui des rieurs. Le pays eft en général peu riche en botanique.
Au refte, il ri’exifte aucune trace qu’il ait jamais
•été habité à demeure. Il paroît certain que de tems-en-
tems j ly paffe des Indiens 3 mous rencontrions fréquem-
mensfur Le bord de la mer des-endroits -ohàls s’étoient arrêtés
j ondes reconnoiftoit facilement aux débris de leurs
repas.
Le -ioiljnourut un .Matelot à bord dè l’Etoile. Sa maladie
étoit compliquée & ne tenoit en rien dufeorbut. Les
trois jours fuivans furent trèsrbeaux., &nous les employâmes
utilement. Nous refîmes le pied de notre mât d’arti-
mont qui s’étoit rongé dans la carlingue, & l’EtoiIev recoupa
le lien dont la tête étoit co.nfen,tie. Nous prîmes
auffi à bord de cette flûte la farine & le, bifcuit >qui lui re-
ftoient encore pour nous proportionnellement à notre
nombre. 11 fe trouva moins de légumes qu’onn’avoitcru,
& je fus obligé de retrancher plus d’un tiers des gourga-
nes qui faifoient notre foupe : je dis notre; , car toit fe dif-
tribuoit également. Etats-majors & équipages étoient
à la même nourriture ; notre fituation égalifoit les hommes
comme la mort. Nous profitâmes auffi du-beau tems pour
faire des.obfervations eflentielles. .
Le 11 au matin M. Verron établit à terre fon quart de
cercle & une pendule à fécondés ; il s’en fervit le même
jour pour obferver la hauteur méridienne du foleil. Le
mouvement de la pendule fut déterminé avec exaéritude
par des hauteurs correlpondantes, prifes deux jours de
fuite. Ily avoit le 13 une éclipfe de foleil vifible pour nous,
& il falloir être en état de l’obferver, fi le tems le permcttoit.
Il fut très-beau, & on put voir le moment de
l’immerfion & celui de l’émerfion. M. Verron obfervoit
avec-une lunetterie neuf pieds 3 le Chevalier du Bouchage
avec une lunette acromatique deDollond, longue de quatre
pieds 3 mon pofte étoit àcla pendule. Le commencement
de féclipfefnc pour nous le 13 à toh 5.0' 4$" du matin,
la: fin; àtèo.V2.8;' ré": de tems vrai, & fa grandeur de
3' 2 2'Lu Nous avons, enterré une infctiptioa fous-l’endroit
même'1 où étoit la pendule, & nommé ce port le port
IFrafiim :
Cette obfervarion eft. d’autant plus, importante , qu’on
peut enfin par. fon. moyen, & par celui des obfervations
aftronomiques faites à la côte du Pérou, déterminer d’une
façon fûre l’étendue en. Longitude du vafte océan Pacifique',
‘jufqu’à; ceî.jour fi- incertaine.. Nous fûmes d’autant
plus heureux d’avoir eu beau tems pendant la durée de
i ’écHpfe-, que depuis ce jour jufqu’à:notre départ, il n’y a
•pas eu; une. feule journée.qui:ne fut:afficeufe. Le ciel n’eut
-jamais plus "de trois aunesr, & la pluie continuelle jointe à
une chaleur étouffante:, nous.rendoit notre, féjour ici pernicieux.
Le 16 la frégate avoir achevé fon .travail, & nous
employâmes tous nos bateaux à finir celui' de l’Etoile.
Cette flûte étoit prefque lege, & comme on ne trouve
point ici de pierres propres à former du left, il fallut lui
■ en faire un avec du bois :r travail long, pénible & mai-
:fain au milieu rie cesfforêts où régné une éternelle humidité.
On y tuoit journellement des ferpens, des fcorpions,
& une grande quantité d’infeêfes d’une efpece finguliere.
Ils font longs comme le doigt, cuiraffés fur le corps 3 ils
■ ont fix pattes, des pointes Taillantes des côtés, & une
Obfervarion
de longitude.
Defeription
de deux infectes,