2&6 V O Y A G E
Dlûribution
de hardes aux
matelots.
Extrême dl-
fette de vi-
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■ C H A P I T R E Y L
Navigation depuis le port Prajlm jujqumx Moluques ;
relâche à Boero.
] S " O U s avions repris la mer après une relâche de huit
jours, pendant lefquels, comme on l’a vû, le temsàvoit
été conftamment mauvais& les vents prefque toujours
au Sud. Le 25 ils.revinrent au Sud~E'ft, variant jufqu’à
l’E ft, & nous fuivïmes la côte environ à tfois lieues
d’éloignement. Elle rondifloit infenfibleme nt, & bientôt
nous apperçûmes au large des îles qui fe fuccedoient de
de diftancê en diftance. Nous paffâmes entre elles & la
grand-terre, & je leur donnai le nom des Officiers des
Etats-majors. Il n’étoit plus douteux que nous côtoyions
la nouvelle Bretagne. Cette terre eft trèvs-élevée & paroît
entrecoupée de belles baies, dans lefquèllés‘nous ap?
percevions des feux & d’autres traces d’habitations.
Le troifieme jour de notre fortie jë'fis’ couper nos tentes
de campagne pour diftribuer de grandes' culotes aux
gens des deux équipages. Nous avions_déjà fait, en differentes
occafions, de femblables diftributions de hardes de
toute efpece.- Sans cela, - comment eût - il été poffible que
ces pauvres gens fuffent vêtus pendantune auffi longue campagne
, ou il leur avoit fallu plufieurs fois paffer alternativement
du froid au chaud, & effuyer maintes reprifes du
déluge ? Au refte, je n’avois plus rien à leur donner, tout
étoit éptÉi,-ïe fus même forcé de retrancher encore une
once de pain fur la ration. Le peu qui nous reftoit de vivres
étbit en partie gâté, & dans tout autre cas m eût
vres.
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