Rencontre
d’lmNegre;.
petites îles fur lefquëlles nous courûmes. Elles nous ref-
toiënt à midi depuis le Sud-Sud-Oueft-î d-Oueft, jufqu’au
Oueft -.quart-Sud - Queft-1 d-Sud, à la diftance de deux,
troisquatre & cinq lieues. On voyoit encore le gros
Thomas- à l ’Eft- Nord- Eft- 5d-Nord environ cinq lieues.
On apperçut aufïi alors une nouvelle île dans i’Oueft-Sud-
Oueft, à fépt ou huit lieues. Nous reflentîmes pendant ces
vingt-quatre heures piufieur s fortes marées qui paroifToient
venir de l’Oued. Cependant la différence de notre eftime
à 1’obfervation méridienne & aux relevemens nous donna
dix à onze milles fur le #ué^Oueff>quatoS«d & Sud -. Sud*
Oueft. A neuf heures du matin, 'j’ordonnai à l’Etoile de
monter fes cànon& & d’envoyer fon canot aux îles du
Sud-Otiêft, pour reconnoitre s’il y avoit quelque mouillage
, & ft ceS îles fourniffoient quelques productions inté-
reffantes.
Il fit prefque calme dans l’après midi, & le canot ne
revint qu’à neuf heures du foir. Il avoit abordé à deux de
ces îles., oh on n’avoït trouvé aucune trace d’habitation
ni de culture, ni aucune efpece de fruit. Les gens du canot
étaient prêts à fe .retirer lorfefu’ils virent avec forprife un
Négf ê s’approcher feul dans une pirogue à deux balanciers.
Il avoit à une oreille un anneau d’or, & pour armes
deux zagayes. .11 aborda le canot fans crainte ni furprife»
On lui demanda à boire & à manger, & il offrit de l’eau
& quelque peu d’une efpece de farine qui paroiffoit faite
fa nourriture. On lui donna un mouchoir, un miroir &
quelques bagatelles pareilles. Il doit en recevant ces pré-
fens & ne les admiroit pas. Il fembloit connoître les Européens
•, & on penfà que cepouvoit être un Negrè fugitif
de quelqu’une des îles vôifines oà les Hollandois ont des