B ne paroît
pas qu’il y ait
de mines.
Il y a de bel-
les perles.
Animaux du
pays.
211 V o y a g e
l’arbre qui porte le fruit à pain. C’eft un bois qui ne fend
point, mais il eft fi mol & fi plein de gomme, qu’il ne fait
que fe mâcher fous foutil.
Au refte, quoique cette île foit remplie de très-hautes;
montagnes;i f la quantité d’arbres & de plantes! dont elles
font par-tout couvertes^ né femble pas annoncer que leur
fein renferme des mines. II eft-dd-môfns certain que-'les
infulair#s ne connoiflent point les métaux. Ils donnent à
tous ceux que nous leur avons' montrés j le même mpra
d’acwri, dont ils fe'fer-Voient pour nôüs demander du fer.
Mais Cette conno'iflance du fer, d’où leur viênt-elle? Je
dirai bientôt ce que je penfe à cet égard. Je hé comtois
ici qu’un feul article de commerce .’riche, ce font de-très-
belles perles. Lèsprincipaux en font- porter aux oreilles-à
leurs feinmes & à leurs enfans j mais dis îles dût tenu'cachées
pendant- hotte féjOur chez eux. Ils font avèoîles
écailles de-ces huîtres perlières des efpeces de callagnettes
qui font un de leurs inftrumens de danfeïijMïi.
Nous n’avons vu d'autres'- 'quadrupèdes que des- cochons
, des chiens d’une efpece petite^ mais jolie, &-des
rats en grande quantité. Les habitans ont des poulqsrdo1-
meftiques abfolument femblables-aux nôtres. Nous'avons
aufli vu des tôurterelles vertes chatma’sfges-,.i de gros, pii
geons d’ûn beau plumage bleu de roi & d’unttès-bon goût^
& des’ peruches fort petites , mais fort hngufieres par le
mélange de.'bleu & de 'rouge qui colorie leürs plumes. Ils
ne nburriflent leurs cochons & leurs volàitlls qu’avefc des
bananes., Entre ce qui en a été confommé. fiaiîsdefié jour à
terre & ce-qui a été embarqué dans les dëuX navires ,'on
a troqué plusPdef huit'cents-têtes de volailles &-près de
eent-tinquante• cochons)'encore, fans les travauxinquié*
A U Y O U R D U M O N D E . 213
tans: dés dernieres joW-nées, en auroitton eu beaucoup dâ-5
vantageÿ car;les habitans en apportaient! de j'ôur:en jour
unïplus'grând nombre.
^ Nousi'n’iavons»Tpas:1 éprouvé de grandes1 chaleurs dans
cette île. Pendant ïnotre féjour le thermomètre de R eau-
mur n’a jamais»monté, à plus de 22^,' & -il a été quelquefois
à i8d. Le foleil- , il eftlVrai^; étoit déjà*à 8 ou' 9^ de
l’autre côté 'de L’ëquateuijl Mais uuïalàntage ineftimable
de ceiteitle:,. eeft .den’y pa!s?< 'être* infefté par; eettei'ligtoh
odieufe dinfeâes.qui font le fu-pplice des paylrft’üués. entre
les. tropiques j f nous n’y'avons ivmnôrilplus aucun' sfeiimal
venimeux. D’ailleurs le, climat eft fi^fain y'que malgré-lés
trâvauxsfor eésvqua nous1 yavofis<feiM^quoiq.ue nos gens y
fuflent continuellement dansfteau& au grand -foleil-3 qu’ils
cauchaffent fur lefei-riud,& àla,belle^étoïl,q^ perfontie n’y
efl: tombé malade. Les.fcôtbu tiques quêtions y avions dé-,
barqués S&qui th^soianpastau urie-feule1 nuit tranquille,y
ont repris desi f o r c é s s ’y fbhttrétablisi en- âufli peu de
tems, au,point;q^quelque's;-unS ront été depuis parfaite-
ment^uefis à-bord. Au ,reft^ faute & là force dds in*
fulaires qui habitent déVmaif<^S/ouvertes» à tous les . vents
& 'couvrent ànpeine de quelques,-feuillages la -terre qui
le^r-cfert d.e’ lit-, l’heureufe vi.eilleffe à laquelle ils'parviens
nent làns aucune i incommodité-, la flneffe de. tbès, ‘ leurs
fens-ï& la beauté finguliere de; le’urs. idents quîilsjconfer-
vent danfele plus grand âge-j,quel'lesimeilleures.pfeuvâs-&
de ,la-falubrité de llair & de la bonté du régime que fitivent
les habitais?
Les végétaux & le pqiffon font leur.prineipale nourriture^
ils mangent rarement; défia’ viande, les'lenfans -&; les. jeunes
filles n’en mangent jamais, & ce régime fans-doute con.«
Obfervatîons
taétéorologi*
Mil.
Bonté düeü-
m it ; vigueur
des habitans.
Quelle eft
leur nourri.--,
ture. ■ ' ’