faire-ordonnateur de la Marine, embarqué avec moi volontaire
, & nommé depuis peu.Garde de la Marine, mourut
de la poitrine.
J’admirai à Vile de France les forges, quiyont été; établies
par Meilleurs de Rofting & Hermans. 11 en eft peu.
d’auffi belles en Europe, & Le fer quelles fabriquent eft
de la première, qualité., On ne conçoit pas'.c$. qu’il afallu>
de confiance & d’habileté pour perfectionner cet établif-
fement, & ce qu’il a coûté de frais. Il a maintenant neuf,
cents Negres, d$nt M. Hermans a tiré & fait, exercer un-
bataillon de deux cents hommes, parmi lefquels s?eft établi
l’efprit de corps. Ils font entré eux fort; délicats fur le,
choix de leurs camarades, & refufent d’admettre : tous
ceux qui ont Gommis la-.qioindre friponnerie. Voilà donc,
lé point d’honneur avec ï’elmayàge.';
i768 Pendant notre féjour ici irous avi’cms çonftamment joui
Décembre. pljjs beau-tems» Le 5 Décembre;le ciel commença ,û fe
couvrir de gros nuages, les montagnes -s embrumèrent,
tout annonça la faifon des pluies & 1 approche de l oura--
gan qui fie fait fentir dans ces îles prefquç^tputes les an-
; ' péça. Le 1 q j’étois prêt à mettre à la voile ; la pluie & le
r a T f f i ï - ' vent debout ne me le permirent pas. Je ne püs apparelUeç
que le i l au matin, laiffant l’Etoile au moment d’être
carénée»-jGe b^ritnent ne pouvoit être en état de,Sortir
àyam la fin du mois, &_notre jonêliou-é^’ idéïépai
Vaut inutile. Cette flûte, fortie d e l’île de Fr-ançe à
la- fin du mois de Décembre, eft arrivée en France un
mois après moi. A midi je pris mon point de, départ par
la latitude auftrale obfervée de. 2,pd 1 1 ' ■> & paî 54d 4^
de longitude à l’Eft de Paris.
Le tems fut d’abofd très-couvcri? avec des grains Sc Route jufde
la pluie. -Nous- ne pûmes avoir connoiflance de 111e de qu’au cap de
Bourbon. A mefure que nous-nôûs éloignâmes le tems de-
vint plus beau. Le vent étoit favorable & frais, mais bientôt
notre nouveau grand -mât noi$ eàufa les1 mèmès inquiétudes
que le premier; Il âifoiLâ'4â tête-tih arC fi con-
fîdérable, que-jé' n’ofai1 me feivir dé^grand perroquet-hi
porter le hunier tout haut.'
; Depuis le 22 Décembre jufqb’aü 8 Janvier nous eûmes Mauvais tems
çonftamment vent debout , mauvais tems ou calme. Ces ^ 0^ons ef"
vents d’Oueft’ étoient, me difoit-on, fans exemple ici dans
cette fâifoh. Ils ne nous énmolefterent pas moins : quinze
jours de fuite« qüêJnbïïS pâfTâmès à la Cape ou1# Iôti’voyer
avec ürîe très-gtoflemér. Nèüs eûmés là connoiflance de
la Côte d’Afrique avant que d'avoir éU la fondé. Lors de
la vue dè cette terre que nous-prîmés pour /<? cap des Baß
fis S nous savions pas defond. Le 3Ö:hröül froûVânies y8'
braffesy & depuis ce jour nous* nous enttetînnibs far té
banc dés EgüilletiJ, avec la vue prefque contihuéllfe tfê là
eôtéJ Bientôtnôüs rèncontrâmesplufîéurs navires Hollan- j 7^
«lois' delà flotte de Batavia. L’avant^eoüreùr etretoit parti
le 20 Oélobre & la flotte le 6 Novembre: leà HolTandois
étoient encore plus furpris que fiötrs de ces Vents d’Ouèft
qui fouffloient ainfi contre faifon.
Enfin le 8 Janvier au matin nous eûmes connoiflance du
mp Falà'ê j & bientôt aj&ès la vue des terres du câp de
Bonne-E fp é r a n c è é y o b ïc tv e r z ï qu’à cinq lieues dans l’Èft- Avis nauti-
Sud-Eft du cap False, il y a une foche fous? i ’eau foïi: dân- ques*
gereufe§'*qu’à l’Eff? du càp de Bonne - Efpérance eft un
récif qui •' S’avance'plds d’ün tiers de lieué' au large, & aii
pied du Câp riiêrae viti rocher qui met au îàrge'i la même
diftance. J’avois atteint un vaïfieau Hôllanddis apperçu le
Bb b i j