très qui pufîent exprimer mieux fur le papier les fons étrangers
qu’il aura fait entendre. Ces mots font, 1°. abobo
(demain) eaibou (vafe) toubabaou (pleurer) &- obou
(ventre) qui.fuppofent en Poutaveri l’articulation franche
du Æ, lettre que pourtant il ne prononce qu’à l’Efpagnole,
ou fans prefque joindre;.les lèvres^ z°. mp-glli (froid)
alteio (la langue) & quelques autres qui.feroient croire
qu’il a dans fa langue le g-guttural, lequel y manque entièrement
, & 17qui n’y eft, à ce qu’il m’a paru, que d’une
maniéré équivoque;, /
Le nom de flûte en cette langue;, ewm>,m'e parplt.très-
remarquable , en ce qu’iljprpuveroit quelle fonlde iu
voyelle François,qui manque à toutes les autres nations
du monde connu, eft d’ufage àTaiti.
Le mot aoua a cela de, particulier qun fighififecgale:
ment pluie & les tejlicules ; &de^ mot état qji>il équivaut à
mer & à pleurer. Au. refte, fl chacun deceS mots lignifie plus
d’une choie > on trouve aüfli dans ce.DiéHonnairç de's cho-
fes lignifiées chacune par plus d’un mot ypleurer y étant
exprimé, tant par etaï que par-ipné^c#»,: &. tant par
ateatea que par eani.
La comparaifon de quelques mots de ce petit-Vooabu-
laire entre eux déçeie de l’art & de l’intention dans^ees
infulaires pour la formation de leur, languejçpo.utfs< ( cicatrice)
yienj: vifiblement de^nr^i^blelTure;) $ evuié;( humide,
aqueux.) d'evaà( eau ) $. marnai ;( malade), S&taoua mat
(médecin) de mai ( mal ) ; io'ùapouauÇboffu ) d’eMwg(4#£)i
CLtçïtap (vingt:) datai ( un ) ,-&c. S
Il étoit naturel de penfer après,;cela qu’era ( le‘foleil )
étant-le plus bel.être de la nature, qui réçhaufie,,l|t vivir
fie., la réjouit, fpryiroit de racine aux noms de plufîeurs
choies avec lefquelles cet aftre auroit quelque rapport
par quelqu’une de ces qualités. Je n’a! cependant trouvé
que trois de ices mqfs parmi; les deux cent-cinquante environ
du Vqçabulaitfe , mais leur dérivation d’Em ne
me paroît point équivoque : ce font eraï ( ciel ) , ouêra
( qhaud.), & erao ( partie naturelle de la femni’è).