Son départ de
Paris. •
Moyens pris
pour le renvoyer
Pchez
loi.
•queftions Comme je l’étois, quand je me difpofois à y fa-
tisfaire , les perfonnes qui m’en avoient honoré , lËofeht
.foin, de moi. C’eft qu’il eft fort Commun dans îè^c'a-
pitales 'de trouver dés’ gens, qui queftîonnéfit non eridü-
rieux qui (veulent s’inftruire, mais en j ugesqub s-apprêtent
à’fwonorifcer : alors qtfils entendent la réponfe -’du ne FeB-
"■ tendentîpoint^ ils nfen'prononcent pas-toofe.;^
| Cependant,quoique Aotourou eftropiatî’à' peine quelques
mots.de notre langue, tous les jours ilfêrtdfofé’ûl^ il
parcouroit la ville, &jamaisdHie s’eft égaré. Souvent il
■ faifoit des1»(emplettesy & prefque jamais il n’a p a y é e s
chofes au-delà de leur valeur. Le feul de nos» fpë'éâcles
quilui-plût', étcfit.l’èpéfa’S car il âimoit paftionnément' la
.danfe. Il connoiffoit parfaitement les jours de qè-'fpêRa-
cle pofteedfomotfcoerlè rfeide,
& fa place favorite étok dans ks^eorrtdofs. Parmi -le ’gf&iiçl
nombre, de perfonnes a^toujoirs
remarqué ceux-qui kti.ont fait du ! bien , & feue coeur fe-
connoiflant nedes oublioit pas. tlliétôit particuMerement
atraubé à Madame lu Dneheft© dr: CSioiîeul qui l*a mm.-
-bléj de bienfaits Sê fur-tout de marqués'dffotéfèt & tfk-
mitié, aûx^eBtSiil étoit infimmiat ptarfenfihlei qu’ttux
préfens*. Auflx- attsteil d e lubmème vcâïîceitê généîtfiiè
bienfaitrice toutes les fois qülil '£àV>m qu’elle étok à
Paras.
Il en ©ft parti iau tadis de Mars i i&.ü g été ÿtmbarquer
à, là Rochelle ;fur lenavif e iê- Bdfflm , qui -i- d& le
tranlporter à l’Ite dePfânce. Il a éte confié pendant cette
travifffeaui foim d un négociant qui s’eft ©ffifetîq&éÉtir
lé lnême MémêM dont il ©ft armateur en partie. Le Mi-
»iftére a ordonné au Gouverneur & à l’Intendant de file
de.France, de renvoyer de-Iâ Aotôürou dans fon île. J’ai
donné un Mémoire fort détaillé fut la route à faire pour
s’y rendre, & trente-fix mille franés (c’eft le tiers de mon
bieh) epour armer le navire deftiné à feette navigation.
Madame la Diiebefte de Çhoifeul a porté-d’humanité juf-
qu’àconfacrerunefômmed’argentpovrtranfporteràTaiti
unigrand nombre d’outils de néceffité première, des graines,
<fos- bfftiaoe^f& le Roi d’Efpagne' a.daigné permettre que
ce^âtimenty .s’il ■était'néceffaire, relâchât aux Philippines.
Puiffe Aotonrou revoir bientôt fes corupatriotes! Je
yais détailler ce que j ’ai cru comprendre fur les moeurs de
fon pays dans mes-converfatio ns avec lui.
J’ai déjà.dit? que les Taitiens-reconnoiffent un Etre fu-
prême qu’aucune image- fa&ice ne fçauroit repréfenter >
& .ides,- divinités fubalternes dè deux mêtiërs , <GomvQQ dit
Amyot; repréfentées par des' figurer de bois. Ils-prient
au lever & au (coucher dû foleil ; mais ils ont en détail un
grand nombre de pratiques fuperftitieufes-' pour- conjurer
rinftuenoedesmauvai&géniës.- La corne te, vifible à Paris3
en.i 769 , & qu’A<kourOÙ u'Ibrt bien remarquée, 1 m’a
donné lieu.d’apprendre'quelles Taitiens Gô'nnoiffent- ces
aftres qui ne repàroiflent,; m’a-t-il dit, qu après un grand
nombre de lunes. -Ils nommentflefe cometes evetou eave, &
rfattachent'àdeuriâpparition aucune-idée ftniftre. Il n’en
eft pas de même de ces efpeces de météores qu’ici le peuple,
croit être, des étoiles qui filent. Les Taitiens, qui les
nomment epa'à ,'-les croyenf-un- génie' malfaifânt eatoita
tQOi.
Au. refte , les gens-inftruits de cette nation, iafts/être astronomes,
comme l’ont , prétendu nos gazettes, ont une
nomenclature des confteUations les plus remarquables $ils
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