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telle côte, qui eft d’une hauteur'furprenànte, & qui court
fur le Nord-Oueft-quart-Oueft. Sa partie feptentrionale
nous parut alors terminée par une pointe qui s’abaiffe in-
fenfiblement &forMe Un cap remarquable. Je lui aidonné
le nom de tûp' tÀvtrix. Il'ifeùs^reftoît ^ d midiy envitoti
âdouie lieues dans
la hauteur méridienne quê noOsobfervâmes ,-nous donna
le moyen de détermineravec pdlefie fa pofition en lati-
tudei- -Lés nuages quieouvroient les- fomünets des terres fe
diffiperent au coucher du f o l e ï l& nous laifferent appert
cevoir desciincs de.üidntagrtesd’un'C hauteur p^igieùfe.
Le 4 les premiers ray© ès du 'jour nous -firent -voir des
terres plus ©eeïdenta-lès'que léc-apfAverdi. Cétoit une
nouvellecôté moins élevée qbe Pâutre j dreourant fur le
Nord-Nord-Outefl:-. Entreia 'pointe'Sâd-Sud-ïlft de cette
terré & le cap l’A verdi pü redoitun vafté .ëfpac'eformant
ou iih pÿffage ôu un-golfe cenfidérable. Dans «h grand
éloignement on y appercevoit quelques moadraiois. Derrière
cette nouvelle côte, nous en apperçûmes une plus
haute qUiduivoit le même giffement. Nous tînmes lé plus
près toute la matinée pour accoler la terre bafle.-Nbus en
étions à midi' environ -àeinq lieues de diftanoe nous
relevâmes fa poihte du NOrd-’Nërd-Ouefi au" 'Sud-Duefl-
quart-Oueft. L?apr%- midi trois yü’togùésÿ* dans' chacune
delqueïïes étoient-einqdfix^egrespfél déiachéfent deda
côte & vinrent reconnoître les vaiffeaux. Elles s’arrêtèrent
à une portée de fufîl, & e e i ie fütqu’aprèsy avoir ^affe
prés d’une heure, que nos invitations réitérées? fles' déterminèrent
enfin à Rapprocher davantage^ Quelques bagatelles
qu'on leur jetta attachées fur dés morceaux de planches
achevèrent de leur donner un peu de confiance. -Ils
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aecoift&rent te navire en laoptrant des noix de cocos &:
criant borna, houca, ■ ôrtëj-li. Ils répétoieut fans celle ces
mots que nous criâmes enfuite comme eux, ce qui parut
leur faire plaifîr,. lis ue refierent pas fong-tems le’ long du
vaifîeau.f Ils nous firent ligne qu’ils, .aüoient nous chercher q.ui s’aPPr°-
des noix dee-oco^.:: Un applaudit à teur déffein j mais à
peine furent|fis ébigàés â vîngtjpàs|qu’un de ces hsm-s
mes .perfides tira une fiée lie qui n’atteignit heureufement
perfonne. Ils fuirent eidoetéà force de. rames j nous étions
trop £orts.p.duries punir,
- Çgs. Negires .font entièrement nuite. -Ils ont les che veux s
çrépïts Ô£ courts',' les oreilles percées- ^ allongées,
PRhHhHh avmentda- tlame ;pAï|e>en rouge' & des taches
blanches, en différsns.endroits du corps. Il paroît qu’ils
machenit du betel, .puifqüp: leurs j dents font rouges. Nous
avons vû que les habitansde I le Cboifeul en font auffi
ufa';gh:j car .on trouva dans leurs pirogues de petits: ikes ou .
il y en.avîoit des feuilles avec de l’areke de là chaux.
Un a eu de ceux-ci des arcs > longs .de fix pieds des
fleehes.armé©s d ’in bois fort dur.' Leurs pirogues font
plus petites quej celles de rance des Guerriers ma nous:
fumes furpris de ne trouver aucune - refiemblanee ■ dans
leur conftmâion. Ces dernieres ont l’avant & l’arriere peu
relevés, j elles font fans balancier, mais affez larges pour
que deux hommes y nagent en couple.- Cette île que nous
avonsappellëeisWia, paroît.être extrêmement peuplée,-fi
l’on en juge par la-quantité de cafés dont elle efi couverte
& paries apparences de culture que .nous y avons apper-
çues; Une belle plaine à mi-côte., toute plantée de cooo-.
tiers-&.d’autres arbres, nous offiroit la phisragréable perC-
peâive., & je déferais fort trouver un mouillage fur cette