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Perte de nos
ancres ; dangers
que nous
courons,
Détails des
manoeuvres
qui nous fau-
vent, -
gens emporter leurs effets à la montagne , & que même la
maifon d’Ereti étoit toute démeublée. Je lui fis de nouveaux
préfens, & ce bon chef continua à.pO'us témoigner
la plus fincere amitié.
- Cependant je preffois nos travaux de fous les genres ;
çar, encore que cette relâche fut excellente pour nos* besoins
, je favois que nous étions mal mouillés. En effet,
quoique nos cables ,i pomoyés préfque tous les joürs,
n’euffent pas encore.paru rayés, nous avions découvert
que le fond étoit femé de gros corail, & d?ailleurs, en
cas d’un grand vent du large, nous, n’avions pas de chajfe.
La néce.ffité - avait forcé de prendre ce mouillage fàns
npus?laiffer la liberté du choix, & bientôt nous eûmes la
preuve que nos inquiétudes n’étoient que trop fondées,
j Le 12, à cinq-heures du matin,lies vents étant venus au,
$ud,;notre cable du Sud-Efl: & le grêlin d’une ancre à jet,
que nous avions par précaution 'allongée dans. l’Eft-Sud-
E ff, furent coupés fur le fond. Nous mouillâmes auffi-tôt
notre grande ancre ; mais, avant qu’elle eut pris fond, la
frégate vint à l’appel de l’ancre du Nord-Oueft, & nous-
tombâmes fur l’Etoile que nous abordâmes à bas-bord.
Nous virâmes fur notre ancre, & l’iEtoilë fila rapidement,
de maniéré que nous fumes féparés avant que d’avoir fbufi
fert aucune avarie. La flûte nous envoya alors le bout
d’un grélin quelle avoit allongé dans i’Eft, fur lequel nous
virâmes pour nous écarter d’elle davantage. Nous relevâmes
enfuite. notre grande ancre & rembarquâmes le ;grê-
lin & Je cable coupés fur. le. fond. Celui-ci l’avoit été à 30
fij-affes dç l’gntalingure ; nous le changeâmes bout, pouf
Jpout.!& l’entalinguâmes fur une. ancre, de rechange de
4eji* mife fept cents que l’Etoile avpit dans fa cale & que
nous
a u t o u r d u M o n d e . 201
nous envoyâmes chercher. Nôtre ancre du Sud-Efl: mouife
léehans orinà caufe du.; grand fond, ;.éûpit perdue^, &>.nous
tâchâmes inutilement de fauver fanGce à jet; dont la bouée
avoit coulé & qu’il fut impoffible de draguer, Nous.guin-
dâmes auffi-tôt notre petit mât. de. hune &" la vergue de
:mizaine, afin: de pouvoir appareiller. dè.%que lé vent le
L’après-midi il calma &paffa à.l’E-fL Nçfus allongeâmes
alors ; dans le?,Sud-Eft une ancre--à jet & l’ancre reçue de
l’Epoilë ÿ & jjenÿoyai un: bjLteau fonder plans le Nord, afin
.de favoirjjs’il n’yjauroit ,pas:;un .paffage x c^qui-pous eût
mis à portée -de .fortir prefque de .tout vêtit. ,Un malheur
narrive-jamaisfeul ÉComme noqséppns. tous Occupés d’un
irâvailîaéquelféîoif' attaché n§çre^lut ,- on vint m’avertir
qu’il y, avoit „eu trois infulaires, t-ués du bleffés dans leurs
Cafesàleo.ups de bayonettes, que l’alarme étoit répandue
d,ans;i@) pay^que les vieillards ,iks femmes & lés enfaps
fuypient vers :les: montagne qmp.ort.aiit • leurs • bagages &
,jufqu’aux • cadavres des morts , (k., que peut-être allions-
nous avoir fur les bras une armée de ces hommes furieux.
Telle étoit -dqnç .notre ;-pofition de craindre la guerre à
re^re au.mêmeàePa.nîtjp% Isfo^PMcP^y.lï^^éjoient dans le
cas.d’y êtrejettés. Je defcendis au camp,. & en préfence
du chef je fis, mettre aux fers quatre foldats foupçonnés
d’être les: auteurs du forfait j . ce. procédé parut les con?
tenter.
; Je paffai urçe partie dç la nuit à terre, où je renforçai
les gardes, dans la crainte que les bifilaires me vouluffent
venger leurs compatriotes. Noms occupions un pofte excellent
entre deux rivières diftantes l’une de l’autre d’un
de lieue au plus 5 le fiont du camp étoit couvert par
C c
Autre meurtre
detrois in-
fulaires.
Précautions
prifes contre
les fuites qu’il
pouvoir avoir.