-O Y O Y A © E
vire. Je trouvai feulement, & en abondance , une excellente
tourbe qui poûvoït fuppléer au üois, tant' pour le
chauffage que pour la forge ; & je parcourus des plaines im-
menfes, coupées par -tout de petites rivières d une eau
parfaite. La nature d’ailleurs rfbffroit pour la fubfiftance
des hommes que la pêche & pfefieurs fortes de gibiers de
terre & d’eau. A la vérité ce gibier étoit en grande quantité
, St facile à prendre. Ce fut un fpeéfacle fingulier de
voir, à notre arrivée, tous les animaux, jufqu’alors feuls ha-
bitans de l’île, s’approcher de nous feus crainte & ne témoigner
d’autres mouvemens que ceux que la cutio'fite
infpiré à la vue d’un objet inconnu. Les oifeaux fe.-lâif-
foient prendre à ia main, quelques-uns venoient d’eux-
mêmes fe pofer fur les gens qui étoient arrêtes $ tant il eft
vrai que l’homme ne porte point empreint un caraélere
de férocité qui faffe reconnoître en lui, par le feul inftinêl >
aux animaux foibles, l’être qui fe nourrit de leur fang.
Cettè confiance ne leur a pas duré long-temsr ils eurent
Première an- bientôt appris à fe méfier dè leur plus cruel ennemi.
Bée. Le I7 Mars, je déterminai remplacementdelâùtnp
veîlé colonie. Elle në fut d’abord compofée que de vingt-
fept perfonnes, parmi lefqurellesil y-avoit cinq femmes
& trois enfans. Nous travaillâmes fur le champ à leur bâtir
des cafés couvertes de jonc, -à conftrüire un magafin
& un petit fort, au milieu duquel fut élevé un o’belifquè.
L’effigie du Roi décoroit une de fies faces j St fen .enterra
feus fes fond emens quelques nrounoies avec une médaillé,
©h d’un côté étoit .gravée la date de l’entreprife, fur l’autre
on voyoït la figure du Roi, avec-ces mots pour exergue
: Tibi ferviat ultima Thulè,
a u t o u r d jjtii M o n d e . 51
Telle étoit l’infcription gravée fur cette médaille.
É TA B L IS SEM ENT
DES ISLE S MALOUINËS,
' | SITUÉES AU f i DBG, : 30 MIN.
, DE LAT.(ATTST. ETtgo DEG. 50. MIN.
r ÊB L Q N & O T ^ ^ a iD . DE PARIS ",
■ PAR LA FRÉGATE X’ A IG L E, CAPITAINE
P, DUCLOS/pyjFofj» CAPITAINE DÎ'RRUIiOT»
EI LA CORVETTE iE SPHINX, Ç APIT, F. CHÉNAKD
DE LA GiRAUDÂiS'/LIEuf: DE FRÉGATE, ARMÉES^PAR '
LOUIS-ANTOINE DE BOUGAINVILLE , COLONEL DfINFAN- . :
TERIE, GAPlTAINEhE-VAISSEAU, CHEF DE L'EXPÉDITION, G.
• DE ‘ NERVILLE J, CAPITAINE D’INFANTERIE, ET P. D'ARBOtl-
LIN , ADMINISTRATEUR GÉNÉRAL- DES POSTES DE
’ fra n c e I ’ oÔnStr 'ugtF6n miN^©RT e t fi’ifN
OBÉLISQUE DÉCORÉ D’ÜN MÉDAILLON DE SA
MAJESTÉ LCIUIS XV^SpR LES PLANS D’A.
L^HÔlLLiERflNGEFtGÉÔGR. DES CAMPS
ET ARMÉES, SERVANTDANS L’EXPÉ-
- D ITIONj SOU^LE MINISTERE
D’É; if^CHOTSEUL,, DUC \
DE ■ STAlNVïLLE. EN
' FÉVRIER 17^4; ■ ’ '
. A ve c ces mots pour exergue : Cou a mur, tenues, gran d i a.
• Cependant pour encourager les colons, & augmenter
leur confiance en des fecours prochains que je leur promis,
M. de Nerville confentit à reûer à leur tête, & à partager
les hazards de ce foible établiffement aux extrémités
de l’Univers, le feul qu’il y .eût alor&à une latitude auffi élevée
dans la partie auftraie de notre globe. Le 5 Avril 1764,
je pris folemnellement poffeffion des îles au nom du Roi, &
le 8 je mis à la .voile pour France.
Le 5 Janvier 1765 , je revis mes colons, & je les revis
fains & contens. Après avoir débarqué les fecours que je
leur apportois, j’allai dans le détroit de Magellan chercher
un chargement de bois de charpente, des paliffades,
de jeunes plants d’abres | & j’ouvris une navigation deve-
Gij
Deuxiem
année.