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Kcmigsfée, l’omble n’a le ventre que jaunâtre, des taches extrêmement
pâles fur les côtés, & les nageoires feulement rougeâtres. Ceux de
VOberfée, ont les couleurs plus claires, & ceux de YHimerfée font les plus
beaux; car le ventre ôffre un très-beau jaune, & les nageoires font d’un
rouge éclattant. Ceci confirme aufli une autre lettre que j’ai reçu de Linz
de Mr. l’abbé Schiefermiiller : il dit que. l’omble du Kammerfée & de
ïAtterfée, qui font entourés de quelques montagnes, ne font que d’un
jaune pâle ; ceux du Gofafée, lac qui ' eft entre deux montagnes, font
d’une couleur de feu, non-feulement au ventre, mais encore fur les côtés
jufqu’à la ligne. L’anus eft près de la queue. Les nageoires peétorales
font rouges ; celles du dos & de la queue brunes. On remarque un
appendice, à la nageoire du ventre, .& celle de la queue eft fourchue.
Ce poilfon eft naturel aux parties méridionales de l’Europe. Nous le
trouvons en Bavière dans le lac St. Barthélemi; en Autriche, dans le lac
Traun & dans tous les lacs qui s’étendent entre les montagnes, depuis
Sâlzbourg jufque vers l’Hongrie entre l’Autriche & la Styrie. Ordinairement
il pèfe une à deux livres; quelquefois on en trouve aufli de fîx livres. Il y
a quelque tems qu’on en pécha un de dix livres. La plupart des poiifons
de cette efpèce fraient en Décembre; plufieurs le font déjà depuis le mois
d’Oitobre jufqu’en Novembre, & d’autres ne commencent qu’en Janvier.
On fume l’omble; ce qui fe fait de la manière fuivante: On attache
plufieurs de ces poiffons en vie à nne broche de bois, on les prelfe les
uns contre les autres, ou on les arrange comme des tuiles fur trois échalas,
pofés fur des chenêts, fous lefquels on fait un petit feu d’écorce d’arbre,
qu’on étouffe fans ceffe, en y verfant de l’eau, pour augmenter la fumée.
On les change dé place de tems en tems, & dans l’efpace de deux heures
tout eft fini. De cette manière, ils fe confervent longtems, & on peut les
envoyer fort loin: mais cette préparation leur fait perdre beaucoup de leur
bon goût. J’ai reçu d’Autriche, par Mr. l’Abbé Schiefermiiller, celui dont je
donne le deffm. Mr. le Profeffeur de Paula Schranck, m’en a aufli envoyé
plufieurs de Bavière. On le prend avec le coleret. Il mort aufli aifément
à l’hameçon quand on l’appâte avec un petit poiffon. L’ouverture de la
bouche qui eft large, & la bouche elle-même qui eft armée de dents,
prouvent qu’il eft du nombre des poiffons voraces. L’omble aime une eau
pure & froide, & meurt bientôt après en avoir été forti. Le mâle a la
couleur du ventre plus vive; & en général, ils font plus beaux dans leur
jeuneffe, à quoi l’eau contribue aufli beaucoup : car plus le fond eft propre,
& plus il y a de fources dans le lac, plus aufli la couleur rouge & jaune
font vives.
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J’ai trouvé dans la cavité du ventre, qui eft très-longue, les entrailles
de la même nature que dans les autres efpèces de truites. J’ai compté
cinquante - huit vertèbres à l’épine du dos, & trente - huit côtes de
chaque côté.
Ce poiffon eft connu fous différens noms. On le nomme :
Salvelin, Salmarin, en Allemagne. . Schwar^reuterl ou Schivar^reucherl,
Lambacher Salbling, en Autriche, tant qu’il n’a qu’une palme de long.
Salbling, en Bavière.
Marfigli a rapporté & repréfenté fans néceflité notre poiffon comme
deux efpèces particulières a).
Statius Millier fe trompe, en difant que l’ombre chevalier eft notre
poiffon ¿').
■ Je regarde comme la même elpèce le Jàlmarinus & le falvelinus de
Linné & à'Artédi. Du moins la détermination du falvelin eft trop générale
pour qu’on y puiffe reconnoître une elpèce particulière. Et en comparant
les auteurs qa’Artédi cité dans ces deux poiffons , je n’ai trouvé aucune
différence effentielle.
Artédi prend, à la vérité, pour notre poiffon la fécondé umbla de
Rondelet & des autres ichtyologiftes c) : mais le deffm & la defcription
qu’il en donne, prouvent que ce n’eft pas notre poiffon , mais le bécari
ou lé faumon mâle. Comme Rondelet dit que les Genevois le nomment
omble chevalier d~), c’eft l’ombre chevalier que je décrirai bientôt, & non
le falvelin.
J’ai déjà dit que je ne regarde notre poiffon & le falmarin que comme
une efpèce. Si l’on compare la defcription exaéte que Salvien nous en
donne e), on s’appercevra aifément de la reffemblance.
a) Damib. IV. tàb. 18. fig. 1. tab. 19. fig. 1. i ) Hift. des PoiÆ PrII. p. IIJ.
i j Mülkr. L. S. ÏV .p . 311. e ) Aquat, p. 101.
c ) Syn. p. ad. n, i r .