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boucliers fur le dos, ¡deux fur les côtés, & autant furies bords du ventre.
Les boucliers font rayonnés, .offeux, larges par en bas, & finiifent par
en haut en une pointe recourbée en arrière. La peau intermédiaire eft
aufii garnie d’une infinité de petits boucliers de la même nature, qui la
rendent inégale.
La tête eft longue, penchée, couverte.en haut de huit boucliers en
lofange, entre lefquels on apperçoit une fente; & au bas, on remarque
plufîeurs enfoncemens étroits autour des quatre barbillons. La bouche eft
.cylindrique & fans dents; au lieu de lèvres, elle eft bordée d’un cartilage
qui s’avance & fe retire comme le mufeau des autres animaux. La langue
eft épaifle & forte. L’efturgeon peut avec fa mâchoire fupérieure fouiller
dans la bourbe & le fable, & faire paffer dans fa gueule les poiiïbns ou
les vers qu’il y trouve. Ses barbillons lui fervent également à attirer fa
proie. Les doubles narines font tout près des yeux: la fupérieure eft
ronde; l’inférieure allongée, Les yeux ont une prunelle noire, entourée
d’un iris jaune. L’ouverture des ouïes eft grande, & les ouïes même font
organifées comme dans-les poiiïbns à écailles, L ’opercule des ouïes
confifte en une petite plaque rayonnée dans tous les fens, avec un bord
membraneux. La couleur foncière du tronc eft d’un' bleu grifâtre ; la
moitié fupérieure eft parfemée de points bruns, & l’inférieure de points
noirâtres. Le ventre eft droit, large & blanc, L’anus eft tout près de la
queue, Celle-ci a la même forme que dans les requins. La couleur
foncière des nageoires pectorales eft jaune orange, & les bords font noirs.
Le fond des autres eft noirâtre, & le refte eft jaune.
Nous trouvons ce poiflon non-feulement dans la mer du Nord, mais auflî
dans toutes les contrées de l’Océan, de même que dans la Méditerranée
dans la mer Noire, la mer Cafpienne, d’où il fort pour pafler dans les
fleuves & les rivières. Outre cela, il habite encore le Nil, le Baikal &
le Volga. Dans nos contrées , on le pêche dans l’Oder & dans l’Elbë,
De ces grands fleuves, il s’écarte quelquefois dans les rivières, & paiïe
dans les lacs. Il y a quelque tems qu’on en prit un aux environs de
Potsdam, dans un lac qui communique avec la Havel, qui communique
elle-même avec l’Elbe; il avoit huit pieds de long, & pefoit cent quatre
vingt fix livres. On en a péché un cette année à Berlin dans la Sprée,
qui pefoit cent & quarte livres. En Prude, il fe montre dans le Frifch-Haf & le
Kurifch-Haf. On le prend fur-tout en quantité près de Pillau, où on le marine
pour l’exporter. On en envoie principalement beaucoup en Angleterre.
Quoique l’efturgeon foit proprement un habitant de la mer, on le prend
cependant rarement en pleine mer. Mais on le pêche ordinairement vers
Paru III. X