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le multiplier dans les étangs avec beaucoup moins de frais que la dorade
chinoife, de même qu’on fait dans la partie méridionale de l’Allemagne, où
on le nourrit dans les foffés des villes pour les orner. Sa chair eft blanche,
quelquefois rougeâtre, & de bon goût, fur-tout en Avril & en Mai: alors
elle eft aifée à digérer. Cepoiffon vit de vers, d’infeétes, de terre graffe &
des oeufs des autres poifîons. Il aime fur-tout beaucoup le pain; car quand
on en jette dans les étangs où il y a de ces poiffons, ils viennent auffitôt
fur la furface de l’eau pour le prendre. Il a pour ennemis le brochet, la
perche & le filure; cependant il multiplie beaucoup. L’orphe fraie en Mai
& en Avril, & dépôfe fur les herbages fes oeufs, qui font petits & jaunes.
Les parties intérieures de ce poiflbn, font de la même nature que
celles de la carpe. On trouve quarante vertèbres à l’épine du dos, &
vingt-deux côtes à chaque côté.
Ce poiffon fe nomme:
Orjf, Urjf, (Erve, OErfling, Wir- en Illirie.
fling, E lft & Frauenfifch, en Aile- Golowlja & Golohi, en Ruflie.
magne. Orphe, enTrauce. .
Jakefeke, en Hongrie.
Linné dit que ce poiffon fe tient dans le Rhin & dans les rivières de
l’Angleterre a). Mais je doute qu’on le trouve ni dans l’un, ni dans
les autres.
Gefner eft le premier qui ait décrit ce poiffon; mais le deffm qu’il nous
en a donné eft très-mauvais ¿
La beauté finguliêre de ce poiffon peut fervir d’excufe à Willughby,
quand il doute fi celui qu’il a vu à Ratisbonne'j Jn’avoit pas reçu fes
couleurs de quelque fecret de l’art c). Comme cet auteur ne connoiffoit ni
notre dorade chinoife, ni la dorée d’ étang, il n’eft pas étonnant qu’il ait cru
qu’une telle magnificence n’étoit pas naturelle.
Quand Willughby demande -, fi notre orphe eft le même poiffon que le
rudd des Anglois d ), il faut lui répondre négativement; car ce dernier
eft le rotengle.
o) S. N. p. 530.' , . c ) Ichth.( p. 553.
■ b) Thierb. p. 166. h, d) Au lieu cité.
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