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Oderberg, Rügenwalde &c. Voici de la manière qu’on les prépare : Après
les avoir fait griller', on les met dans des barils par couches avec des
feuilles de laurier, des épices & du vinaigre. On les envoie pnfuite dans
tout le pays, en Saxe & dans les autres provinces voifines. Elles,ne font
mangeables qu’en hiver. En Été, elles n’ont point de goût; elles font
dures, & ont de petites excroiffances, que les pêcheurs nomment ræude.
Selon les obfervations de Muralto, il y a un certain infeéte,. qu’il décrit,
qui entre dans les yeux de la petite lamproie, les fuce, & la rend
aveugle a). Dans le Bober & la Niffe, on ne lés prend que depuis
Décembre jufqu’en Avril; car en Été elles relient au fond entre les pierres.
En Angleterre, on prend tant de petites lamproies, qu’on en vend tous
les ans aux Hollandois quatre à cinq cents mille pour la pêche de la
morue & du turbot, & cent mille font tranfportées à Hanvich pour le
même ufage. Au mois de Janvier, on en prend en Courlande une grande
quantité dans le fleuve Bausker, d’où on les tire de delfous la glace avec
des filets & par des trous qu’on y fait. Elles font beaucoup plus groiTes
que celles des autres rivières. On les empaquette dans de la neige, & on
les envoie au loin. Lorfqu’après cela on les remet dans de l’eau froide,
elles fe raniment & remuent de nouveau.
Ce poiffon palfe au printems de la mer dans les fleuves, d’où il s’en
retourne en automne. Il vit d’infectes, de vers, de petits poilïons &de la
chair des poilfons morts. Il fraie en Mars & en Avril, & dépofe fes oeufs
fur le bord des fleuves entre les pierres. Il multiplie beaucoup. Parmi les
poilfons voraces, lefilure eft l'on plus terrible ennemi. La petite lamproie a
la vie fi dure, qu’on peut la conferver pendant quelques jours vivante hors
de l’eau. On la prend depuis la St. Martin jufqu’à Pâques, comme l’anguille,
avec des louves, & auffî avec des filets: mais elle ne mord pas aifément
à l’hameçon. La principale pêche fe fait en Décembre. On ne trouve point
de graiffe dans le bas-ventre; cependant celles que l’on prend en hiver,
ont la chair douce, ferme & de bon goût; mais on ne la digère pas
aifément. On prétend que le mâle eft meilleur que la femelle.
Les parties intérieures font femblables à celles de la lamproie.
Ce poiffon eft connu fous différens noms. On le nomme:
Neunauge, Prike, en Allemagne. S teen -S u e, Lamprette, Negen-
Neuwugd, en Autriche. Oyen, en Norvège.
Negen-Ogen, en Dannemarc. Gemeine Neunauge, Lamprette,
Nein-oga, Natting, en Suède. en Livonie.
a) Bomare, Dia. Tom, VI. p. 163.