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nombre de puiffans ennemis .dans le requin .& les autres poiffons voraces:
Le loutre le fuit fur.-tout avec ardeur.
La .cavité du ventre çft courte & trôs.4 arge. j ’ai été fort .étonné d.e
trouver dans un poiffon long de trois quarts de pieds, deux ovaires, dont
chacun avoit huit pouces de long, quatre de large & un d’épaiffeur. Le
poiifon entier pefoit fix livres & demie; les .oeufs deux livres & un quart
d’once, & j’en comptai 307,7.00; ils étaient d’une couleur orange, & un
peu plus gros que la graine de pavot. Comme le palfage des oeufs étoit
large ,& fsiillant, & que les oeufs étaient dégagés & dilperfés en dehors
autour du poiifon, il y a apparence qu’il en avait déjà répandu un plus
grand nombre. Le canal inteftinal avoit onze pieds de long, formoit
plufieurs détours, s’élargiffoit vers l’extrémité, & étoit attaché au méfentère
comme chez les quadrupèdes. Le commencement de ce canal étoit
entouré de fix appendices. Ceux-ci n’étaient pas Amples comme dans
les autres poiifons, mais ils fe divifoient en forme de branches, qui fe
fubdivifoient encore en d’autres parties; de forte que dans notre poiifon
le nombre en montait à quarante, dont chacun avoit deux à trois pouces
de long. La longueur entière étoit de fix à huit pieds : or, fi 1’on y ajoute
celle du canal inteftinal, l’efpace qui fert de féjour à la nourriture eft
fix à fept fois plus grand que le poiifon entier : phénomène tout-à-fait
extraordinaire dans les poiffons. Le Créateur qui avoit deftiné ce poiffon
à être vorace & mauvais nageur , lui a donné ce long canal inteftinal,
afin que fa proie, qu’il n’attrappe que rarement, puiffe y refter plus
longtems, & lui conferver par-là des parties nourriffantes. Le foie étoit
rond. Willughby dit qu’il n’a pu y découvrir ni véficule du fiel, ni véfieule
aérienne e). J’ai cherché auffi inutilement la première; mais j ’ai trouvé la
dernière à l’épine du dos. Les rognons étaient gros. Le cpeur, qui était
triangulaire, confiftoit en une peau mince & mufculeufe.
Ce poiffon eft connu fous différens noms. On le nomme :
Seehajl, en Allemagne.. Steenbider, en Dannemarc.
Haffpad.de, à Heiligeland. Rogn-Kefxe, Rogn-Kal, en Nor-
Snottolf & Lump, en Hollande. vège.
K lie f, dans l’île de Zélande. Krognkellfe, en Islande.
Lumpjish & Sea-Owl, en Angle- Rogn-Kioelfe, Rçgn-Kicegfe, en
terre. Laponie.
Cock-Paddle, en Ëcoffe. Nepifu, Anguefedlok, Arnardlok,
Sjuryggfi.sk, Stenbit, Quabbjh, en Groenlande.
en Sliède. . Lièvre, en France.
D.v L i é v r e "jb;E"'■; m e r . 05
Nous avons déjà remarqué plus haut que plufieurs ichtyoîogiftes ont
rapporté notre poiffon comme trois elpèces différentes.
C’eft à tort que -Schoneveldrefufe les dents au lièvre de mer f ) . Ce
dernier & Gefher g ) le mettent au nombre des poiffons ronds, à caufe de
de fon épaiffeur; Aldrovand h) & Jonjlon i j en font un article à part;
IHülughby k ) & Ray Z) le joignent aux goujeons de mer, à caufe de
fes nageoires, ventrales réunies, & Artédi en fait un genre particulier.
Linné, dans la dixième édition de fon Syftème, le met dans la claffe des
abdominaux, à caufe de la pofition des nageoires ventrales. Mais dans la
dernière édition, il l’a mis au nombre des amphibies nageans.
Je n’ai pu trouver ni les quinze rayons dans les nageoires peétorales
que lui donnent Gronov mj & Hanonv n j , ni les vingt-quatre dans la
nageoire dorfale, que le premier a remarqué , ainfi que Linné. Les fix
poiffons que je poffède, & que j ’ai examinés à cet égard, n’ont exactement
que le nombre t de rayons que j ’ai marqué.
/*), fchth. p. 4a. k) Ichtb. p. 0108.
g) Paralipom.'p. 45. /) Synopf. Pifc. p. 77. n. 6.
h) De Pifc. p. 479. ni) Muf. I. n. 14 7,.
î ) — p. 144. n) Seltenheit, der Nat. I. p. 535^