.
jX 2 D e il A p r o 'n.
jaunâtre, avec trois ou quatre [bandes noires qui vont en travers. Le dos
eft rond & noir; le ventre blanc, court & uni. Toutes les nageoires font
d’un jaune pâle. Le corps eft couvert d’écailles grandes, dures & rudes;
& allant vers la queue, il devient auffi mince qu’un tuyau de plume.
La ligne latérale s’étend non loin du dos, avec lequel elle a une
direction droite. L’anus eft plus près de la tête que de la nageoire de ia
queue. Cette dernière eft fourchue. Tous les rayons des nageoires font
ramifiés, excepté ceux de la première nageoire du dos, qui font Amples
& piquants.
Nous trouvons ce poiifon non-feulement en France dans le Rhône &
dans différens lacs & rivières de la Bavière; mais auffi dans le Volga &
le Jaïk. Celui que je poffède m’a été envoyé de B.ourchhaufen, par mon
ami Mr. le profelfeur de Paula Schrank. Il parvient à la longueur de fix à
huit pouces, & ne vit que dans l’eau claire, comme le précédent. Ses
oeufs font petits & blanchâtres. Le tems du frai tombe en Mars. Alors
on le pêche en quantité avec des filets & à l'hameçon. Après ce tems,
il fe tient prefque toujours dans les fonds. On le prend auffi en hiver fous
la glace, avec de grands filets propres à tirer les poiffons des fonds. Il
vit d’infeétes & de vers. Sa chah eft faine & de bon goût : auffi on le fert
fur la table des riches. Comme ce poiifon a la vie dure, on peut facilement
le tranfporter dans d’autres eaux. L’automne & le printems font les faifons
les plus convenables pour cet effet.
Les parties intérieures font de la même nature que celles du poiffon
précédent, excepté que celui-ci n’a que quarante-deux vertèbres à
l’épine du dos, & feize côtes de chaque côté.
Ce poiffon fe nomme :
Stroeber, Pfeiferl & Stroeberbarfch, Apron, en France,
en Allemagne. Alabuga, en ïartarie.
Zind tl, en Suiffe. Berfchik, chez les Calmouques.
Artédi caractérife notre poiffon d’une manière infuffifante par huit à
neuf bandes noires; car Mr. Schæffer n’en compte que cinq a) , & j ’en ai
à peine apperçu autant fur celui que j ’ai examiné.
Rondelet b') , Gefner c ) , Jonjlon d') & Aldrovand e) rapportent
d’après un dire vulgaire, que ce poiffon vit de paillettes d’or, qu’ii avale
avec le fable; mais cette affertion eft contredite par l’expérience.
Grortov
i ) Hifl. des PoiÆ P. n . p. i j a .
c ) Aquat. p. 403.
d) De Piic. p. 141.
e ) — — p? 616.
D m z ’ A f r a u . 1 5 3
Gronov ne regarde notre poiffon que comme une variété / ) du cingle.
Mais çe qui fuit, prouve que çe$ poiffons forment deux efpèces différentes.
ifjU ap ron ne pèfe jamais guère qu’une once ou une once & demie;
le cingle pèfe deux- à treis livres.
, a i fL a tète du cingle eft plus pointue, & l’ouverture de là bouche
plus grande.
3 f|L a queue de l'apron eft beaucoup plus mince, plus longue & plus
ronde que celle du cingle.
4°. Le cingle a quinze rayons à la première nageoire du dos, & dix-
neuf à la fécondé; Xapron au contraire, n’en a que huit à la première &
treize à la fécondé.
5 ^ Chez le cingle, la nageoire de la queue eft émouffée à l’extrémitf,
& l'apron l’a pointue.
6V L’apron eft d’une couleur plus fombre que le cingle.
7°. Le cingle a quarante-huit vertèbres à l’épine du dos, & vingt-deux
côtes de chaque côté; Xapron, au contraire, n’a que quarante-deux
vertèbres & feize côtes.
g°. Le dernier a le ventre plus court que le premier.
On voit par là que Gejher g~), Aldrovand h') & Jonjlon i ) fe font
trompés en donnant ces deux poiffons pour une feule efpèce,
f; dffy Zooph. p. .92. n. 3Q3. A) D.e Pifp. p. 6 1(5*
g ) Tlii.er{). p. l i a . O De Pifc. p. 141.
Part. I I I .