D e i? ¿4 î g ï ^e - P o ï s s o n. En(
5 5
que le corps, on remarque la petite nageoire dont nous avons parlé, ainfi
que le grand piquant aigu & dentelé, avec lequelïe poiffon peut bleffer.
Quelquefois ce piquant eft rompu; ce qui arrive quand il en eft refté
une partie dans le corps où il s’eft enfoncé e). Quelquefois auffi on en
trouve qui ont deux piquants. Car, comme, félon les obfervations de
Mr. Bajler d ), ce poiffon change chaque année.de piquant,, il arrive que
le nouveau pouffe avant que l’ancien foit tombé. C’eft ainfi que nous
trouvons dans Gefner e'), AldrovanA/ ) , Marcgraf g~) & P ifi h y des
deffins qui le repréfentent avec deux piquants. Ce poiffon a une couleur
de plomb fur les côtés, tirant fur le brun en avançant vers le dos, en bas
blanche, & vers les côtés d’une couleur olivâtre.
Nous trouvons ce poiffon dans la mer du Nord; mais rarement. En
récompenfe, on le trouve en grande quantité dans la Méditerranée. Celui
dont je donne ici le deffin, m’èft venu de Hambourg fous le n o î|d e
quaadrochen ( mauvaife raye). Les pécheurs de ces contrées, lui ont
donné ce nom, parce qu’ils croient que fa ohair efi venimeufe. 'ils ne fe
fervent que de fon foie, qui, en le faifant diftiller au foleil, rend'un huile
qui ;eft un remède contre la paràlyfie. Sa longueur étoit d’un pied &
demi ; fa plus grande largeur, de dix - huit pouces ; fon épaiffeur de
trois, & il pefoit quatorze livres. Je le pris d’abord pour une variété de la
paftenaque; parce que j ’y trouvois fi peu de conformité avec les deffins
qu’en ont donné les écrivains. Cependant, fes yeux faillans me l’ont fait
regarder comme un aigle-poiffon; & je le laifferai fous cette dénomination-
jüfqu’à ce. que les naturaliftes Italiens, qui ont beaucoup plus d’occafions
que moi de l’obferver, aient décidé la chofe.
Ceux que l’on vend communément dans les marchés de Rome, ne
pèfent guère plus de deux livres. Cependant, on dit qu’on en prend
quelquefois qui pèfent trois cents livres z).
On prend ce poiffon comme le précédent: mais on en fait peu de cas*
parce que, comme le dit Galim, fa chair eft dure & difficile à digérer l \
Il n’y a que les gens du peuple qui en mangent; mais feulement quand ü
eft jeune. Cependant le foie paffe pour un manger délicat, & on le fort for
la table des riches. Les pêcheurs, pour ne fe point piquer à fon piquant
lm coupent la queue dés qu’ils l’ont pris. En Sardaigne, il eft défendu d^
le vendre avec le piquant.
O a -M .K i c .M a f f p . g , s ) ■
d) O f ufc. Subfec. Tom. II.p.33. • k ) • ' H .qPTp'77- Tiietb-p* *7’ ■I 11WÊÊH I / ) dePirc.p.339. 4i0. . i ) De Alim. Claff IL