
S C H K Ü H R I A PINNATA (LAM.) 0. KTZE.
Schkuhria pennée.
Fleurit: Août—Sept. ©.
PI. 1932.
Système de Linnée: Cl. XIX. Ord. II. Syngenesia. Polygamia superflua.
Système naturel: Vasculaires Dicotylédonées. Ord. Composées.
Caractères génériques : Péricline obové, pentagone, à cinq folioles égales, ovales-oblongues, concaves,
carénées, muni à la base d’un ou deux squamules très petites en forme de calycule.
Calathides composées de 7 ou 8 fleurs, un peu radiantes ; fleurs du centre hermaphrodites, le plus
souvent six, infundibuliformes, à limbe divisé en 5 dents ; les femelles solitaires, ou rarement une
seconde, à la circonférence, ligulées, émarginées, subbilobées. Etamines de la fleur hermaphrodite
cinq, à filets courts, à anthères soudées en tube, cohérentes, mais se fendant facilement. Ovaire
des fleurs hermaphrodites et femelles oblong, tétragone, couronné au sommet par le limbe du calice
pentaphylle, membraneux. Style filiforme. Stigmate bifide. Péricarpe nul. Calice connivent. Graines
solitaires, oblongues, atténuées à la base, tétragones. Limbe du calice persistant sur le fruit, à cinq
lanières paléacées, ciliées au sommet. Receptacle nu, mince.
Caractères spécifiques: Plante entière d’un vert foncé. Racine fibreuse, blanchâtre, annuelle.
Tige dressée, rigide, bipédale ou plus haute, à la base de l’épaisseur d’une plume d’oie, anguleuse,
striée, poilue. Rameaux alternants, les inférieurs le plus souvent stériles, les supérieurs florifères,
divariqués, subcorymbeux, comme les tiges anguleux et feuillés.
Feuilles alternantes, bipennées, linéaires, à peine poilues, subcharnuës, à la face supérieure presque
planes, creusée par une ligne profonde, à l’inférieure un peu convexe. Pédoncules terminant la tige
et les rameaux, filiformes, dichotomiques, un pouce et demi ou deux pouces de longueur, munis d’une
ou quelquefois de deux bractées linéaires, uniflores, sillonnés-anguleux, à angles arrondis, vers le
sommet un peu épaissis. Fleurs petites, jaunes.
Calice comme le pédoncule parsemé à l’extérieur de squamules ou de papilles crystallines très
petites, et entouré d’une écaille foliaire un peu obtuse, presque plane, appliquée, plus tard étalée
et à bord un peu cilié, deux fois plus courte que le calice ; celui-ci pentaphylle, à folioles obtuses,
atténuées vers la base, vertes, membraneuses au bord et vers le sommet un peu jaune ciliees,
conniventes, longues de deux lignes et, au dessus du milieu, presque une demi ligne larges.
Corolle .des fleurs hermaphrodites quinquefide, jaune, de la longueur du calice ou à la fin un peu
plus longue; celle de la fleur femelle ligulée, plus longue que le calice, obovée, jaune, à la base
presque bilabiée, à lèvre inférieure très petite, linéaire, entière. Tube des étamines oblong, jaunâtre
à l’extérieur, s’ouvrant au sommet en cinq divisions. Graine des fleurs hermaphrodites et femelles
très blanche (dans notre dessin cependant brunâtre), atténuée vers la base, parfaitement tétragone,
à côtés poilus, couronnée au sommet par cinq, ou rarement 6 squamules (dans notre figure même
7—8), membraneuses, pellucides, obovées, obtuses, conniventes, très joliment incisêes-ciliées au
sommet. Styles des fleurs femelles deux fois plus longs et au moins deux fois plus minces que
ceux des fleurs hermaphrodites. Stigmate bifide, un peu dressé dans les fleurs herm., subclavé; dans
les femelles filiforme, recourbé. Péricarpe: Calice inaltéré, d’abord connivente, puis dressé-étalé.
Graines au même nombre des fleurs, grises, environ de la longueur du calice, couronnées de 5,
rarement 6 ou 7, écailles blanches cristallines, raides, obovées, joliment incisées au sommet et se
couvrant par les bords, tétragones portant des poils brefs aux côtés.
Le genre Schkuhria a été décrit en 1797 par A. W. Roth dans „Catalecta botanica quibus plantae
novae et minus cognitae describuntur atque illustrantur”, le nom en honneur du botaniste Schkuhr
de Wittenberg; l’espèce a reçu le nom de S. abrotanoides, quoique Lamarck l’avait nommée déjà
en 1792 Pectis pinnata ; c’est pour cette raison que O. Kuntze l’a rangée sous le nom de Schkuhria
pinnata. La découverte pourtant de quelques espèces boliviennes a mis en évidence que les genres
Schkuhria et Rothia devraient être réunis (Cfr. O. Kuntze, Rev. Gen. Plant. Pars III11 1898 p. 170) ;
ainsi notre plante devrait porter le nom Rothia pinnata O. Ktze.
E xplication de la planche: a. Calathide. b. Fleur femelle ligulée. c. d. Fleurs du centre, le
dernier sans calice, e. Feuillet de l’involucre. f. Calathide défleurie, g. Ovaire et étamines, h. h \ Graines.
Habitat: Plante de Pérou. Je ne sais rien de sa manière de vivre.
P ays-Ba s : En 1913 M. A. W. Kloos J r. a recueilli près d’une fabrique à farine à Wormerveer
quatre plantes, qui appartiennent au genre Schkuhria. Une de ces plantes a été cédé par lui
à M. Henrard, une autre à M. P. Jansen; il se manifestait que la dernière est une Schkuhria
advena Thellung. Sans doute les deux autres exemplaires appartiennent également à cette espèce
et M. Kloos avait la bienveillance de me procurer pour notre flore sous le nom de S. advena un
spécimen, cultivé de graines qu’il avait récoltées des deux plantes, qui lui étaient restées. Mais la
culture de ces plantes lui montrait bientôt, qu’il avait obtenu deux formes différant par des caractères
constants et ses recherches continuées lui' ont appris qu’il avait trouvé non seulement la Schkuhria
advena, mais aussi l’espèce plus ancienne, la S. pinnata, qui est en effet la plante de notre planche.
Je témoigne ici ma sincère reconnaissance à M. Kloos pour ses renseignements et plus encore
pour sa promesse de me procurer au courant de cette année un exemplaire de la Schkuhria advena
pour en faire une aquarelle pour cet ouvrage.