
n’est excessive : on ne trouve point sur la robe des quadrupèdes ces passages
brusques du rouge au bleu, du vert au jaune, qui se font remarquer
sur les oiseaux ; le tigre, la panthère, le zèbre et le jaguar, ne sont pas, à
beaucoup près, aussi fortement colorés que les perroquets, les martins-
pêcheurs et les autres oiseaux des climats brûlans ; et quoique l’on remarque
sur le Doue, dont on voit ici la figure, ces passages subits d’une
couleur à une autre, il s’en faut bien que l’aspect de ce singe soit aussi
brillant et aussi prononcé que celui d’un oiseau, d’un ara, par exemple.
Cependant le Doue est dans l’ordre des animaux vivipares, le plus remarquable
par les couleurs de son pélage; sa face d’un rouge bai est entourée
d’une barbe jaunâtre ; son front est noir ; le reste de la tête est gris ; un
colier d’un brun-pourpre entoure son cou; le corps et le haut des bras
sont gris ; les bras depuis le coude jusqu’au-delà du poignet sont blancs ;
les doigts sont noirs. Le poil qui couvre les lombes est blanc, ainsi que la
queue; les cuisses sont noires, les jambes d’un brun-pourpre, et l’extrémité
des pieds noirs. Ces couleurs, comme on peut le voir sur la planche,
sont pures, c’est-à-dire, qu’elles ne se fondent pas les unes avec les autres;
mais comme leurs nuances ne sont pas très-vives, le Doue, considéré dans
son ensemble, conserve cette tranquillité de couleur qui distingue tous les
animaux quadrupèdes.
J’ai dessiné ce beau singe dans le Muséum F rançois ; il a plus de deux
pieds de haut.
Cette espèce est très-rare, du moins dans les cabinets d’Europe. On ne
sait rien de sa manière de vivre. Il habite la Cochinchine.
On croit que cette substance qu’on nomme bézoard du singe, vient de
cette espèce.
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