
L E M A N D R I L L ,
FAMI L L E I I 4“ 1., S E C T I O N I I ÎME., F IGURE I.
Simia Maimon, semicaudata subbarbata, genis coemleis striatis 3 natihus calots. Linné, Syst. nat.
Le Mandrillt B u ffon , Histoire naturelle.
L e Mandrill se distingue par des caractères si tranchans qu’il est impossible
de le^confondre avec aucune autre espèce. Son nez rouge dans toute
sa longueur, terminé par deux larges naseaux qui rappellent le grouin du
cochon, et ses joues nues et sillonnées, lui donnent une figure si bisarre
que l’on seroit tenté de le regarder comme une espèce isolée, formant elle
seule un genre très - distinct. On ne connoît point d’animal qui puisse lui
être comparé, si ce n’est le singe sans queue décrit par la société de Batavia.
Si la figure du Babouin-porc de Boddaert est fidelle, ce singe par son
museau de chien me semble bien plus voisin du Papion que du Mandrill,
quoique par la brièveté de sa queue on devroit le placer dans cette famille
de singes à queue courte.
Buffon et 1 éditeur de Linné, Gmelin, ont décrit l’un sous le nom de
Choras, l’autre sous celui de Mormon un singe à face colorée de rouge et
de bleu, dont la têtè est grosse et couronnée par un épi que forment les
poils ën se réunissant vers le sommet. J’ai vu le Mandrill et le Choras
réunis dans la ménagerie du Muséum François : le Choras avoit, disoit-
on, dix-huit ans; son corps, d’une grosseur prodigieuse, étoit court et
trapu, et ses mâchoirés étoiënt armées de dents canines si fortes qu’elles
ne peuvent être comparées, à cet égard, qu’à celles des bêtes féroces de la
première grandeur. Cet animal mourut avant que j’eusse formé le dessein
de publier cet ouvrage.
Il y avoit dans cette ménagerie trois Mandrills d’inégale grandeur; leur
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