
H I S T O I R E N A T U R E L L E
courts : on remarque à l’endroit des sourcils et sur les levres des poils noirs,
longs et assez rares. Celui qui couvre l’os frontal est roux fonce, très-court,
très-serré, ét se dirige dé devant en arrière ; mais en partant de l’occiput,
ce poil se dirige en devant, ce qui produit sur le sommet de la tête un
petit épi transversal. Celui qui couvre les tempes et les joues est de même
roux fcascé, mais long, et se termine sous le menton en une large barbe
très-touffue. Le bras, depuis l’épaule jusque près du coude, le dos, les
côtés, la poitrine et le ventre, sont couverts d’un poil jaune roux très-brillant.
Celui des bras, des mains, des cuisses, des jambes et de la queue est
d’un brun-roux très-foncé ; la queue est aussi longue que le corps et la tête
pris ensemble.
Le squelette de la tête de l’Alouate, figure 4 > p io ch e I I des figures
anatomiques , est remarquable par la petitesse du crâne et la largeur de-
mesurée de la mâchoire inférieure : c’est cette conformation singulière qui
fait q u e , ces animaux portent la tête basse.
On trouve dans les terres du Brésil un autre singe hurleur, que Buffon
nomme Ouarine, et Linné Simia Beelzebul. Le naturaliste françois regarde
ce singe comme une variété de l’Alouate $ en effet, il n’en différé que
par la couleur du poil, qui est noire sur l’Ouarine ; mais comme il s en
trouve aussi de bruns, et qu’à tous autres égards ce singe ressemble parfaitement
à l’Alouate ; qu’il a , comme lui, l’habitude de heurler, ayant la
boîte osseuse, dont nous avons parlé ; Buffon regarde ces deux Sapajous
comme de simples variétés d’une seule et même espèce.
Au reste, je n’ai point vu l’Ouarine ; si je peux me le procurer, je le
donnerai sous le N°. bis de l’Alouate.