
L’Ascagne, que j’ai vu vivant, étoit extrêmement vif, très-familier,
très-doux et même caressant; il vivoit de fruits. Il avoit été apporté à
Marseille sur un vaisseau venant des grandes Indes : les personnes qui pos-
sédoient ce joli animal, ne purent me dire quel est son pays natal ; mais
la route du vaisseau, et les rapports qu’a ce singe avec le Blanc-Nez, le
I: loclieur et même le Moustac, font présumer qu’il se trouve en Guinée.
L’Ascagne a treize pouces depuis le museau jusqu’à l’origine de la
queue ; sa face est bleue : on remarque sur les paupières une légère teinte
de violet; les yeux sont roux, et les sourcils, formés par de longs poils,
sont noirs, ainsi que la partie supérieure du nez, qui, à son extrémité,
est couvert de poils fins très-courts et du blanc le plus éclatant; les lèvres
sont un peu pileuses , la supérieure est bleuâtre , l’inférieure est
presque de couleur de cbair ; le front, le tour de la face et les joues sont
couvertes de poils noirs. Au-dessous de chaque oreille on remarque une
grande touffe de poils blancs qui divergent en partant d’un centre commun
, et forment une espèce de rosette. Les oreilles sont nues, de couleur de
chair, et dépassent à peine le poil, qui, en général, est très-long et très-
touifu. Le sommet de la tête, le cou, le dos et la queue de cet* animal,
sont olivâtres ; la barbe, la poitrine, le ventre, l’intérieur des quatre membres
sont d’un gris foncé, et la partie extérieure des bras est noire.
Ce joli singe a été vu pendant quelque tems à la ménagerie du Muséum
François ; comme il n’appartenoit point à cet établissement, il n’en reste
qu’un très-beau dessin du citoyen Maréchal, qui se voit à la bibliothèque
de ce Muséum.
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