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D I S C O U R S
S U R L A C I N Q U I È M E F A M I L L E .
N od s avons vu que les singes dont il a été fait mention sont tous habi-
tans des régions chaudes de l’ancien continent. On trouve des animaux
de ce genre depuis la Barbarie jusqu’au Cap de Bonne-Espérance, dans
toute l’Arabie, aux confins méridionaux de la Perse, dans l’Inde, à la Co-
chinchine et dans les îles Moluques. Nous les avons divisés en quatre familles
, les Singes sans queue ou Singes proprement dits, -les Singes à queue
courte, les Singes Cynocéphales ou Singes à longue queue et à museau de
chien, et les Cercopithèques ou Guenons, ou Singes à longue queue et à
museau obtus: et nous avons vu qu’à l’exception d’un petit nombre ces singes
sont munis d’abajoues et qu’ils ont des callosités sur les fesses. Les singes
du nouveau monde offrent aussi des caractères assez tranchés, pour qu’on
ait pu les diviser en deux familles très-distinctes, les Sapajous, et les Sagouins.
La première famille comprend tous ces animaux auxquels on a donné
le nom générique de Sapajous : le caractère par lequel on les distingue
des Sagouins consiste en ce que leur longue queue a la propriété de sé
rouler en spirale à la volonté de l’animal. Cette famille des Sapajous peut
se diviser en deux sections : la première se forme de ceux dont l’extrémité
de la queue est nue en dessous ; ce sont les véritables singes à queue prenante
: en effet, ces animaux exécutent à l’aide de leur queue des mouve-
mens singuliers : on les voit se précipiter du sommet d’un grand arbre et
s’accrocher tout à coup aux dernières branches : on prétend même que pour
franchir un espace plus considérable que l’étendue de leur saut ordinaire,
ils s’attachent les uns aux autres par la queue, se balancent ainsi suspendus
, jusqu’à ce que le dernier saisissant une des branches de l’arbre qu’ils
veulent atteindre, s’y attache fortement et attire à lui toute la bande.
La partie nue de cette queue paroît douée de beaucoup de sensibilité :