20 HIST. NAT. DU JOCKO.
est séparé des maxillaires par une suture, C. Les dents incisives supérieures
forment avec les inférieures un angle presque droit. La mâchoire inférieure
est plus haute vers sa symphyse que dans le Pongo ; le trou occipital
est alongé.
Le Jocko est au Muséum François.
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LE S IN G E DE WU RM B .
L e squelette dont je donne ici la figur e , planche I I , des figures anatomiques
, figure 5 et 6, est celui d’un singe de l’île de Bornéo, décrit par
Wurmb dans les actes de la société de Batavia: c’est le seul individu de
cette espèce qui, jusqu’à ce jour, ait été observé, ou du moins décrit d’une
manière claire et précise. La description de cet auteur n’est point accompagnée
de figure ; mais ce squelette que nous avons sous les yeux, et cette
même description de Wurmb, suffisent pour attester que cet animal est
d’une espèce différente de toutes celles qui nous sont connues.
C’est une erreur de Wurmb d’avoir rapporté son singe de Bornéo à l’espèce
du Pongo de Buffon y ce dernier animal est très-bien déterminé dans
les Supplémens de ce grand naturaliste. Le Pongo est un singe d’Afrique
dont la taille ne paroît pas excéder deux pieds et demi, au plus trois pieds
étant debout ; et qui, comme je l’ai dit à l’article de ce même Pongo, a
été très-bien décrit par Tyson. Il est vrai que dans son Histoire naturelle
Buffon rapporte à l’article du Pongo ce que les voyageurs ont écrit sur de
prétendus singes gigantesques: de-là vient sans doute l’espèce de méprise
du naturaliste de Batavia, qui, trouvant à Bornéo un singe de la grandeur
d’un petit homme, c’est-à-dire, de quatre pieds de haut, crut recon-
noître ce grand singe indiqué par les voyageurs; et il se peut qu’en effet
cet animal soit de la même espèce que celui dont parlent certains auteurs
obscurs, et auquel il leur a plu d’accorder une intelligence presque humaine;
mais ce n’est certainement pas là le singe que Buffon a décrit et
figuré sous le nom de Pongo, et que les auteurs systématiques ont nommé
Troglodite. Et comme l’ouvrage de Buffon, n’en déplaise aux détracteurs
de ce grand homme, est la riche mine qui fournit les premiers matériaux
de tous les ouvrages sur les mammifères, je pense que le singe de Wurmb,
fut-il en effet le véritable Pongo des voyageurs, ne peut conserver ce nom
sans amener la confusion. Je laisse au premier qui verra cet animal entier,
à lui donner un nom systématique.
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