
D I S C O U R S
SUR LA T R O I S I È M E F AMI L L E .
O H a vu les raisons qui m’ont forcé de retirer le Papion de la famille des
singes à queue courte ; s’il falloit suivre exactement la division de Buffon,
il faudrait placer ce singe dans la famille des Cercopithèques ou Guenons;
c’est-à-dire, dans celle des singes à queue longue. Mais le Papion se dis-
tingue par un caractère qui l’éloigne de tous ces animaux auxquels on a
donné le nom de Guenons; il a le museau long, pointu et semblable à
celui du chien ; et comme il y a plusieurs espèces de ces singes à museau
de chien, et que toutes se font remarquer par une férocité qui ne se voit
pas chez les Guenons, il en résulte un genre, une famille très-distincte et
très-naturelle. C’est sur ce double caractère que les citoyens Cuvier et
Geoffroy ont établi le genre V de leur division méthodique des singes.
Les animaux connus qui composent cette famille sont le Papion, Simia
Sphinx, L ., l’Hamadryade, Simia Hamadryas, L., la Guenon à museau
alongé, Buffon, Supplémens , et deux autres singes qui ne peuvent être
considérés que comme de simples variétés du Papion. Je n’ai vu ni l’Hamadryade
, ni la Guenon à museau alongé.
Le Simia Porcaria, décrit par Boddaert (1), paroît devoir entrer dans
cette famille. Cet auteur regarde ce singe comme le véritable Porcaria des
anciens, et la figure qu’il en donne est, dit-il, de la plus grande exactitude.
Je ri ai pas vu l’animal en nature ; mais la mauvaise exécution de
sa gravure permet au moins de douter de la vérité de ce dernier fait. L ’attitude
roide et peu naturelle de cette figure feroit croire qu’elle a été dessinée
d’apres un singe mal empaillé ; mais Boddaert dit que son dessin a
été fait d’après l’animal vivant.
(i) Boddaert, Natuif. 22, p. 17, t. 1. a.